dimanche 11 avril 2021

Le château de Hurle

Dans le royaume d'Ingary, où la magie existe et les sorcière tiennent boutique, la jeune Sophie se prépare sans tristesse, mais sans enthousiasme non plus, à reprendre la chapellerie familiale. Malheureusement (?) pour elle, le destin en a décidé autrement, et un beau soir la voilà transformée en vieille femme par une Sorcière des Steppes mal embouchée. Contrainte de fuir, Sophie va se retrouver au service de Hurle, un magicien beau gosse mais doté de la maturité émotionnelle d'un enfant de trois ans. La rencontre entre la timide émancipée et l'exubérant immature promet de faire des étincelles.

Sorti en 1986, sous le titre Howl's moving castle, ce roman fantastique jeunesse était passé relativement inaperçu lors de sa première traduction en français en 2002. Deux ans plus tard, son adaptation en long métrage par les studio Ghibli changeait radicalement la donne, et le roman était réédité chez Pocket. En 2020 il fait l'objet d'une troisième édition française chez Ynnis, qui entreprend également de traduire les deux tomes suivants (publiés en 1990 et 2008) de ce qui est désormais une trilogie (et qui va le rester vu que l'autrice est décédée en 2011).

Ici l'ado a dévoré le livre après avoir re-re-revu le film de Miyazaki et soudain découvert qu'il était adapté d'un roman jeunesse. Elle a beaucoup aimé la complexité des personnages, qui sortent des stéréotypes fréquemment rencontrés dans les romans fantastiques (je crois qu'elle en a ras la casquette des élu·e·s qui se découvrent fortuitement des super pouvoirs et se retrouvent à devoir sauver le monde). De mon côté j'apprécie beaucoup ce roman d'émancipation atypique, où la malédiction de la Sorcière des Steppes, qui prive l'héroïne de sa jeunesse et de sa beauté, va en fait permettre sa libération. C'est une fois débarrassé des attentes sociales qui pèsent sur elle (la fille aînée dévouée à l'entreprise familiale), que le tempérament volontaire et plein de ressources de Sophie va pouvoir s'exprimer pleinement.

Le Château de Hurle, de Diana Wynne Jone, envolez-vous pour un voyage magique dès 10 ans.

PS : Je découvre sur la pages wikipédia de Diana Wynne Jones que celle-ci a suivi des cours de C. S. Lewis et Tolkien lorsqu'elle était étudiante à Oxford. On peut trouver pire comme figures tutélaires et maintenant je croise les doigts pour que plus d'ouvrages de sa (très riche) bibliographie soient (ré)-édités en français. 

Attention, le T2 de la trilogie d'Ingary (Castle in the air) a été traduit comme Le Chateau des Nuages, à ne pas confondre avec le film du studio Ghibli qui n'a cette fois rien à voir.

Bien entendu je ne peux que vous recommander aussi fortement de regarder le film de Miyazaki si vous ne l'avez déjà fait. Vu que c'est un des chefs d'oeuvre du studio Ghibli et la musique composée par Hisaishi est un véritable enchantement.

1 commentaire:

Jangelis a dit…

Oh, merci pour cette découverte. J'avais beaucoup aimé la série des mondes de Chrestomanci, lue avec mes enfants quand ils étaient jeunes (ce n'était d'ailleurs pas encore présenté comme une série, mais 4 titres séparés) je regrettais qu'on ne parle plus guère de cette autrice qui bien avant Harry Potter nous avait entraîné dans des mondes de grande qualité. ET je ne connaissais pas du tout cette série des châteaux. Merci