dimanche 30 décembre 2018

Le Petit loup Rouge

C'est l'histoire d'un enfant vêtu d'une cape rouge, que sa mère envoie porter à manger à sa grand-mère qui vit au coeur de la forêt, tout en l'avertissant des dangers qui rodent. Mais saura-t-il suivre sagement les conseils maternels ?

Ce synopsis vous évoque sans doute un conte classique, sauf que cette fois l'enfant est un petit louveteau, que son baluchon contient un lapin fraîchement chassé par la mère louve en lieu et place de la galette et du petit pot de beurre, et que le danger qui rode dans la forêt prendra la forme d'une ravissante petite fille blonde...

Cette histoire emplie d'inquiétante étrangeté est signée par Amélie Fléchais, qui nous a par la suite épaté·e·s avec le formidable Bergères Guerrières. Ce conte revisité, où les monstres changent de camp, est magnifiquement servi par les illustrations à l'aquarelle, qui nous font passer de la forêt bucolique à la terrifiante cabane du chasseur ou notre petit loup va passer un sale quart d'heure...

 Le Petit Loup Rouge, d'Amélie Fléchais, un album inattendu et poétique, à découvrir dès 6 ans.

mardi 25 décembre 2018

Superchouette Noël !

On espère que le gros barbu en rouge vous a encore bien gâté·e·s cette année et que vos petits souliers sont remplis de belles histoires et de supers jeux à partager en famille !


dimanche 23 décembre 2018

Chawai


Aujourd'hui sur l'île de Chawai c'est la fête de la chardine !

Pour célébrer dignement l'occasion, toutes les tribus félines s'en vont à la pêche dans le lagon, mais qui rapportera les plus beaux poissons ?

Dans Chawai vous incarnez donc une tribu de matous pécheurs dont il faudra savoir gérer les divers membres, capables de plonger plus ou moins profondément, pour récupérer les plus gros et les meilleurs poissons. Mais pour cela il faudra également vous souvenir des éléments joués par vos adversaires, éviter de rapporter des méduses qui piquent et vous méfier des voleurs de butin qui rodent !

Chawai est une petit jeu de cartes rapide à prendre en main et à jouer et servi par des illustrations magnifiques et adorables qui donnent immédiatement envie d'ouvrir la boite. Ici c'est n°2 (9 ans au compteur) qui est tombée sous le charme de ces félins iliens, et c'est avec plaisir qu'on l'accompagne dans ce voyage dans les îles.

Chawai, de Bruno Faidutti et illustré par Paul Mafayon, plongez dans un jeu malin et kawai à partir de 9 ans.






Je vous préviens, si vous jouez avec des enfants, ils veulent tous faire l'équipe des chatons trop choupis, et il y aura de la baston en perspective...

dimanche 16 décembre 2018

Maman ours

Michel est un ours solitaire, plutôt du genre grognon, et qui nourrit une passion pour les oeufs.

Un midi qu'il est justement en train de se préparer des oeufs frais, bio et locaux (car Michel prend aussi soin de sa santé et de son alimentation), voilà que notre ours se retrouve avec en guise de déjeuner, quatre oisons tout juste sortis de l'oeuf et qui posent leur premier regard sur lui.

Michel est donc leur maman.

Autant vous dire que Michel n'est pas au début de ses soucis...

Maman oie ours, est donc un crossover entre deux récits classiques pour les plus jeunes, l'ours mal léché apprivoisé, et le papa poule oie ours à l'insu de son plein gré. Ici ce sont les illustrations qui placent Michel dans des situations de parentalité classiques (oisons qui font juste n'importe quoi à toute heure du jour et de la nuit) qui sont particulièrement savoureuses, si bien que la série (trois tomes parus jusqu'ici) pourrait tout aussi bien s'intituler 50 nuances d'un ours qui tire la tronche....

Maman oie ours, de Ryan T. Higgins, un père de famille pas banal mais adorable, à découvrir dès 3 ans.


Et je découvre qu'il existe un quatrième tome pas encore traduit où Michel se retrouve à jouer le Père Noël de la forêt, comme j'ai trop, trop envie de le lire celui là !
(Je crois que j'ai jamais vu d'ours avec une bouille aussi irrésistible que Michel)

dimanche 9 décembre 2018

La mythologie en BD/ Médée

Fille n°2 est tombée dans la marmite de la mythologie grecque grâce à sa maîtresse de CM1 qui leur lit le Feuilleton d'Hermes en classe, et du coup elle dévore tout ce qui a trait au sujet. 

C'est donc à sa demande que cette semaine on va parler de la Mythologie en BD, chouette série qui revisite les mythes (grecs, mais pas que, on y trouve également un tome sur Isis et Osiris), en bande dessinée. C'est vivant et ludique, on y apprend plein de choses, et pour les petit·e·s curieux·ses qui veulent toujours en savoir plus, on trouve à la fin de chaque album des pages documentaires et/ou un glossaire qui permettent de mieux situer l'environnement des héros (comme par exemple le périple des vaillants argonautes).

Cette série étant destinée aux 8-11 ans, elle reste assez pudique sur les aspects les plus sanglants des mythes grecs. Le récit sur Jason et la toison d'or s'achève par exemple sur l'installation de Jason sur le trône et ne dit rien du meurtre de Pélias (hyper gore) et du drame de Médée. 

Pour les plus grands (fin de collège on va dire, dans notre médiathèque elle est rangée au département adultes) qui ont le coeur bien accroché, je recommande donc la série Médée (également publiée chez Casterman), qui reprend le récit de la toison d'or mais vu par les yeux de la magicienne maudite. 

On y découvre des personnages complexes et passionnants, dans un univers sombre, d'une grande violence, mais magnifiquement mis en images par Nançy Peña. Pour le moment la série en est à trois tomes publiés sur les quatre prévus et rend parfaitement compte de l'idée même de tragédie grecque. À savoir que l'irréparable n'a pas été encore commis par l'héroïne, mais que l'on s'en approche inexorablement. On sait dès de départ qu'il n'y aura pas Happy Ending à la clé pour Médée, et pourtant, on a terriblement envie de connaître la suite du récit.

La Mythologie en BD, une série qui fait voyager, à partir de 8 ans.

Médée, de Nancy Peña et Blandine le Callet, une héroïne envoûtante à découvrir à partir de 13 ans.


dimanche 2 décembre 2018

Brexit Romance

Juillet 2017, dans une Angleterre post-référendum la jeunesse londonienne cosmopolite organise la résistance. Celle-ci prend la forme d'une start-up secrète, Brexit Romance, destinée à mettre en place des mariages blancs entre jeunes Britanniques bien décidés à rester européens et continentaux attirés par le British way of life. À l'origine de ce plan sans faille (ou presque) il y a Justine et Matt, deux jumeaux british, qui vont croiser la route des français Marguerite, une jeune soprano romantique, et Pierre, son professeur de chant un brin psychorigide.

Et ce qui s'ensuit est un marivaudage délicieux, une cavalcade à travers l'Angleterre et au final un foutoir sans nom. Mais entre temps on aura bien rigolé, et aussi bu une quantité considérable de thé.

On attendait Clémentine Beauvais au tournant après les remarquables Petites Reines et Songe à la douceur. Étonnamment, Brexit Romance ne ressemble en rien à ses glorieux prédécesseurs, mais il n'aurait pu être écrit par personne d'autre. Car il conjugue une vivacité d'esprit réjouissante et une connaissance pointue de la culture et de la langue anglaise (l'autrice vit et travaille au Royaume-Uni depuis près de dix ans et a déjà publié des livre jeunesse écrits directement en anglais) que l'on ne pourrait trouver nulle part ailleurs.

Il en résulte un roman d'une richesse incroyable, qui joue brillamment de l'entrelacement entre deux langues, regorge de références à la littérature anglaise, et aborde avec finesse une multitude de sujets (entre deux scones on y parle notamment politique et lutte des classes avec beaucoup d'intelligence). Si l'ensemble est effectivement accessible aux collégiens (l'éditeur indique à partir de 13 ans), il réjouira plus encore les lycéens et plus généralement tous les anglophiles indépendamment de leur âge (moi je l'ai fait lire à ma maman et elle a beaucoup aimé).

Brexit Romance, de Clémentine Beauvais, une épatante virée outre-Manche, à entreprendre dès 15 ans.

dimanche 25 novembre 2018

Les Campbell

Cette semaine on continue dans la thématique piratesque, et on fait la connaissance des Campbell.

Dans la famille Campbell, on est pirate de père en fille. Le père justement, Campbell junior, est veuf et retiré des affaires. Sur une île reculée des Caraïbes il élève seul ses deux filles depuis la mort de leur mère. Les filles, ce sont Genova, l'adolescente mal dans sa peau, et Ithaca, la piratesse intrépide bien que haute comme trois pommes. Mais sur ce trio paisible plane l'ombre de Campbell senior, frère aîné et ancien partenaire de junior, aujourd'hui passé du côté obscur de la piraterie (à savoir qu'il est désormais devenu un sujet respectable de la couronne d'Angleterre, quelle déchéance ma bonne dame !) et hanté par la disparition tragique de Fanny (la mère des filles)...

Ici toute la famille a été conquise par cette série (désormais achevée) de bandes-dessinées qui reprend avec brio les codes du récit de pirates (avec aventures, trésors cachés et batailles navales au programme), tout en y insufflant une bonne dose d'humour et en faisant la part belle à de chouette personnages féminins, dont Fanny, sans doute la plus grande pirate qui écuma jamais les océans. À cela s'ajoute un beau portrait de père en la figure de Campbell junior, qui vient former une sacrée équipe avec sa progéniture.

Les Campbell, de Jose Luis Munuera, des aventures à vivre en famille à partir de 8 ans.





dimanche 18 novembre 2018

Jamaica

Fin du XVIIème siècle, la Jamaïque, Henry Morgan, fameux pirate désormais rangé des galions et devenu gouverneur, invite ses ancien·e·s collègues à une grande course autour de l'île.

Jamaica est donc une course entre bateaux où il vous faudra arriver avant les autres, certes, mais également gérer judicieusement vos ressources. À chaque tour, vous avez le choix entre diverses actions, se déplacer, charger de l'or, de la poudre ou de la nourriture à bord (ou en jeter, si toutes les cales sont pleines), attaquer un autre navire (parce que zut, on est des pirates tout de même !). Il peut aussi être parfois opportun de faire un petit détour pour récupérer un trésor caché sur une île avoisinante, car la quantité d'or chargée à bord de votre bateau vous apportera également des points de victoire. Globalement, les règles sont suffisamment élaborées pour intéresser les adultes, tout en restant parfaitement abordables pour les enfants, ce qui en fait donc un excellent jeu familial.

Enfin, il faut absolument mentionner le matériel de jeu, qui est juste superbe. Que ce soit les petites figurines galion, les très belles illustrations, ou la boite relookée en coffre au trésor, tout est parfait et donne envie de se lancer immédiatement dans la course.

Jamaica, de Bruno Cathala, embarquez pour un jeu trépidant, à partir de 8 ans.


PS : Et pour les gros joueurs, une extension est disponible depuis un an.

PPS : Et bien sur comme fond sonore, on se colle la BO de Pirates des Caraïbes pour rester dans l'ambiance !

dimanche 11 novembre 2018

Orphéa Fabula et les larmes du dragon

Orphéa Fabula a 12 ans, des cheveux roses, deux petits frères jumeaux au taquet pour faire des âneries, et une grand-mère sacrément délurée. Mais sa caractéristique la plus remarquable, c'est qu'elle est également espionne, et que dans le cadre de ses missions elle est amenée à voyager dans le temps.

Après des aventures dans l'Égypte ancienne et à la cour de Louis XIV, notre agent de choc se retrouve cette fois envoyée chez les vikings. La voilà donc partie pour une aventure riche en guerriers barbus et en guerrières intrépides, et néanmoins garantie sans le moindre casque à cornes.

À la maison on a beaucoup apprécié le troisième opus de cette série de courts romans qui combine avec succès humour et action. Les aventures de cette mini-espionne de choc sont malicieusement mises en image par Miss Paty (qui était déjà aux commandes des illustrations pour la série Poules, renards, vipères) et chaque tome s'achève sur une courte présentation de l'époque et du lieu visité par Orphéa, et qui permet d'en apprendre un peu plus sur le sujet.

Orphéa Fabula, de Marie Alhinho, des cheveux roses et une héroïne par morose, à découvrir à partir de 8 ans.



PS bonus : Et si vous voulez coupler la lecture du roman avec une chouette soirée DVD en famille, je recommande Thor Ragnarok, sympathique combo super héros/humour/mythologie nordique/WTF de compétition (ET avec des guerrières super badass là aussi) et cité plusieurs fois dans le livre.

dimanche 4 novembre 2018

Pax et le petit soldat

Peter vit avec Pax, le renard apprivoisé qui a grandi à ses côtés, mais alors que la guerre est déclarée, les deux amis se retrouvent séparés par plusieurs centaines de kilomètres. La route qui leur permettra de se retrouver sera longue et semée d'embûches, et au bout du chemin nos deux héros auront beaucoup appris sur le monde et sur eux mêmes.

Le roman de cette semaine m'a été spécifiquement recommandé par fille n°1 (11 ans), qui l'a emprunté au CDI au collège, dévoré, et est ensuite directement venue m'en parler (chose assez rare, d'ordinaire c'est la croix et la bannière pour avoir son avis sur un bouquin). Manifestement elle a été beaucoup émue par ce récit d'amitié à deux voix (on suit alternativement le périple du garçon et du renard) qui ne cache rien des horreurs de la guerre. Notez que le roman est illustré par Jon Klassen, dont les images à la fois sobres et délicates accompagnent parfaitement le récit.

Pax et le petit soldat, de Sara Pennypacker, un roman émouvant à découvrir à partir de 10 ans.

dimanche 28 octobre 2018

Smallworld

Au premier abord Smallworld peut sembler un jeu de conquête territoriale classique : On incarne un peuple (humains, elfes, nains, hobbits, etc...), et l'objectif est d'engranger le maximum de points de victoire en occupant le plus de parcelles possibles sur la carte (et sans se faire déloger par les autres peuples concurrents). 

Là où ça se corse, et ce qui renouvelle agréablement le jeu par rapport à d'autres sur des thèmes similaires, ce sont les deux points suivants :

  • Chaque peuple est doté d'un pouvoir spécial (arme particulière, avantage lié à un type de territoire spécifique), qui lui est associé de manière aléatoire. Sachant qu'il y a 14 peuples et 20 pouvoirs spéciaux disponibles, le jeu peut fortement changer d'une partie à l'autre selon les duos peuple/pouvoir qui seront tirés. Et si vous veniez finalement à bout de toutes les combinaisons, il existe encore une palanquée d'extensions disponibles.
  •  Lorsqu'un peuple a tout donné et s'avère incapable de réaliser de nouvelles conquêtes, on a la possibilité le faire entrer en déclin. C'est à dire l'abandonner comme une vieille chaussette et s'atteler au développement d'une nouvelle civilisation. On peut donc être amené à jouer 2 à 3 (voire 4) peuples par partie. Une particularité maline, qui évite les frustrations dues au fait de piocher initialement un peuple pas très intéressant. Une compétence cruciale pour les joueur·se·s sera donc de déterminer le bon moment pour lâcher son peuple et en prendre un nouveau (et donc il ne faudra pas vous attacher...)
Lors de la première ouverture de la boite on est assez impressionné·e par la richesse du matériel (forcément, 14 peuples possibles, ça fait un paquet de jetons, sans compter les accessoires liés aux pouvoirs spéciaux), mais les règles sont expliquées de manières simple et claire et le jeu s'avère au final rapidement accessible même pour des joueur·se·s inexpérimenté·e·s. On peut donc sans problème y jouer en famille avec des enfants pas forcément expert·e·s en jeu de stratégie.

Smallworld, un jeu où le monde n'est jamais assez grand, à découvrir dès 8 ans.

dimanche 21 octobre 2018

Les enquêtes d'Enola Holmes

Enola a grandi seule, et souvent livrée à elle même, avec une mère âgée et fantasque, amatrice d'aquarelle, de fleurs et de messages codés. Et voilà que le jour de son quatorzième anniversaire, par un beau matin de juillet 1888, madame mère se fait la malle sans laisser de traces. Enola doit alors faire appel à ses deux frères aînés qu'elle ne connaît qu'à peine, mais sitôt ceux-ci arrivés, ils constatent que son éducation de lady laisse grandement à désirer (la demoiselle s'y connaît plus en botanique qu'en broderie) et décident immédiatement de l'envoyer en pension.

Pas de ça pour Enola, qui décide alors de suivre l'exemple maternel (prend l'oseille et tire-toi) et de prendre la poudre d'escampette et sa vie en main par la même occasion. Cachée au sein de la métropole londonienne, Enola parviendra-t-elle à retrouver la trace de sa mère tout en échappant aux recherches des frangins bien décidés à la faire rentrer dans le rang ?

J'oubliais, le nom de famille de notre héroïne, c'est Holmes. 

Oui, comme le célèbre détective du même nom, et il semble bien que sa petite soeur n'ait rien à apprendre de son glorieux aîné en terme d'intelligence et de débrouillardise....

Tout comme Faith Sunderly ou Sally Lockhart, Enola Holmes fait partie de la grande famille des héroïnes qui doivent batailler sans relâche pour desserrer le carcan qui leur est imposé par la bonne société victorienne. Enola y parvient avec une inventivité réjouissante, devant sans cesse changer d'identité (nonne, veuve, orpheline ou lady) pour déjouer les recherches de ses frères, et résolvant un bon nombre de mystères au passage.

Cette série de romans (six au total) a été élégamment adaptée en bande dessinée (5 tomes déjà sortis) et à la maison on aime également les deux supports, avec peut être un petit faible pour les BD, à la fin desquelles on trouve un chouette carnet de notes contenant des informations sur l'univers où Enola évolue.

Les enquêtes d'Enola Holmes, des romans de Nancy Springer adaptés en bande dessinée par Serena Blasco, une chouette héroïne à suivre dès 10 ans.


(et ça c'est les couverture des romans en VO, juste pour le plaisir par ce que je les trouve magnifiques)

vendredi 19 octobre 2018

Superchouettes sorties cinéma pour les vacances

En cette veille de vacances de la Toussaint, voici trois films que l'on soupçonne très fortement d'être superchouettes, puisqu'ils ont pour auteurs des habitués de ce blog, et qui sauront ravir les enfants sans pour autant gaver leurs parents.
  • On commence avec celle qui sera sans doute la star des vacances, et qui signe le retour de Michel Ocelot sur grand écran, la merveilleuse Dilili à Paris, qui nous emmène faire un voyage au temps de la Belle Époque (et mon cinéma de quartier, qui est toujours de bon conseil, me dit que c'est à partir de 7 ans).

Pour les plus jeunes (3-6 ans) on a le choix entre deux programmes de courts métrages :
  • Le rat scélérat, est une nouvelle adaptation d'un album de Julia Donaldson et Axel Scheffer, par le même studio qui a déjà brillamment adapté le Gruffalo (et d'autres contes des mêmes auteurs), donc a priori on ne peut en penser que du bon.
  • La Grande aventure de Non-Non rassemble trois courts métrages autour de Non-Non l'ornitorynque, adoable personnage crée par Magali le Huche, autrice jeunesse souvent présente sur ce blog, et dont on apprécie beaucoup les aventures de papier.

dimanche 14 octobre 2018

L'île aux mensonges

Faith Sunderly a 14 ans et est la fille soumise et dévouée d'un pasteur naturaliste de l'Angleterre victorienne. Afin de fuir des rumeurs de fraude concernant les recherches paternelles, toute la petite famille (père, mère, oncle, Faith et son petit frère) se retrouve exilée sur une petite île battue par les vents au large des côtes anglaises. L'accueil sur place n'est pas des plus chaleureux et les choses se corsent encore plus quand le révérend Sunderly est retrouvé mort. Faith va alors devoir braver les interdits que l'époque fait peser sur son genre pour enquêter sur la disparition de son père et faire éclater la vérité au grand jour.

L'île aux mensonges est un remarquable thriller victorien, baigné d'une atmosphère vénéneuse, et qui nous plonge au coeur d'une société dont les convictions sur les origines de l'humanité ont été violemment secouées par la récente publication des travaux de Darwin. Ce contexte scientifique tout particulier se double également une réflexion fine sur la place réduite que cette même société daignait accorder aux femmes. Faith n'a rien d'une rebelle dans l'âme et s'efforce initialement de remplir consciencieusement ses devoirs filiaux. Mais comment ne pas être révoltée face à l'étroitesse du destin que sa famille lui réserve ? La résolution du mystère paternel s'accompagnera donc d'une émancipation libératrice pour notre héroïne. Par ailleurs les personnages féminins présents dans le roman sont particulièrement intéressants dans la mesure où ils s'avèrent tous plus complexes que ce que l'on pourrait soupçonner au premier abord, chaque femme devant trouver une stratégie qui lui est propre pour exister au sein du carcan victorien.

L'île aux mensonges, de Frances Hardinge, un roman captivant à dévorer à partir de 12 ans.

PS : Frances Hardinge est déjà l'autrice de huit romans jeunesse (enfin plutôt jeune adulte), dont seulement trois ont fait l'objet d'une traduction en français (deux romans chez Gallimard, un chez l'Atalante), je croise donc les doigts pour que les autres arrivent bien vite dans nos librairies et bibliothèques !

mercredi 10 octobre 2018

Superchouette automne !

Quelques nouveautés du semestre dans les séries qu'on aime sur Superchouette :

  • Le tome 3 des Mystères de Larispem vient de sortir. L'élixir ultime conclue en beauté cette formidable trilogie aux accents verniens.
  • On est également ravi·e·s de retrouver les Bergères Guerrières pour un deuxième tome qui nous plonge cette fois au coeur de l'action, après un T1 plutôt introductif, et nous permet d'en savoir plus sur les origines de la menace qui rode... 
  • Enfin, le T11 de Princesse Sara voit notre héroïne en fâcheuse posture. Fort heureusement elle est secondée d'une bande d'ami·e·s prêt·e·s à tout pour la sortir de là (dont une Lavinia plus irrésistible que jamais et qui est bien partie pour devenir mon personnage préféré de la série...)

dimanche 7 octobre 2018

Pizza Rush

Attention, attention, la pizzeria va ouvrir ! 
L'heure du coup de feu approche ! 
Allez c'est parti en cuisine ! 
Hop hop hop ! 
Une végétarienne, une formaggi, une margharita, une bambino et que ça saute !

Dans Pizza Rush, les joueur·se·s incarnent une équipe de pizzaiolo dont l'objectif est de satisfaire un maximum de client·e·s en six minutes et pas une de plus. Selon les effectifs de votre équipe (autant vous prévenir de suite, jouer à moins de trois c'est carrément chaud patate), il faudra donc répartir les différents postes en fonctions des points forts de chaque joueur. Au service il faut mémoriser les commandes de chaque tablée, en cuisine pouvoir fabriquer les pizzas à la vitesse de l'éclair, et en caisse on ne s'embrouille pas avec l'addition.

Il s'agit donc d'un jeu coopératif, où les joueur·se·s forment une équipe unique, proposé par la petite maison Belugames qui est spécialiste en la matière.

Je vais vous avouer un truc, moi d'ordinaire les jeux coopératifs ça me gave. D'une part parce que j'ai un mauvais fond et mon grand bonheur dans l'existence c'est de piler mes adversaires. Et d'autre part, parce que pendant la plupart des jeux coopératifs testés jusqu'ici, je m'ennuyais ferme en attendant mollement mon tour dans l'espoir de sauver un vague trésor. Ici le combo durée limitée/tout le monde joue en même temps fonctionne à merveille et il n'y a pas de temps mort pendant les six petites minutes que dure le sablier. On se prend même plutôt un bon gros shoot d'adrénaline, donc je ne suis pas mécontente que les parties ne durent pas plus longtemps (et puis on a toujours la possibilité de recommencer pour améliorer son score).

Un autre intérêt du jeu c'est qu'il est vraiment accessible sur une grande gamme de tranches d'âge. Ici on colle n°3 (qui est encore non lectrice) à la fabrication des pizza pendant que n°2 prend les commandes et n°1 fait des calculs à la caisse. Si vous jouez avec des plus grand·e·s, il est possible de passer en mode expert (avec des client·e·s capricieux·ses, qui changent d'avis ou n'ont pas de monnaie) ce qui complique sacrément la donne. Actuellement, notre seul souci c'est que n°2 a un peu tendance à se prendre au jeu et se met à hurler sur ses soeurs dans le feu de l'action :

Allez on s'active en cuisine là ! 
Elle est où ma bambino ! 
Allez plus vite !

Bref, c'est pas une boite à sortir si vous êtes fatigué·e·s, mais le reste du temps on passe de bons moments en famille avec.

Pizza Rush, un jeu sympa mais un parfois peu stressant, à partir de 6 ans (si vous êtes nombreux·ses vous pouvez même intégrer des plus jeunes en les associant à un·e adulte)

dimanche 30 septembre 2018

Rien n'arrête Sophie

Sophie Germain est née à Paris, à l'aube de la révolution française, et l'on imagine bien qu'à l'époque, on ne destinait pas les jeunes filles à de brillantes études de mathématiques. 

Pourtant rien n'arrêtera notre héroïne dans sa passion peu ordinaire, qu'il s'agisse d'user treize ans durant d'un pseudonyme masculin afin de pouvoir correspondre avec les plus grands mathématiciens de son époque, ou de plancher pendant six ans sur la modélisation des vibrations pour finalement décrocher le grand prix de l'Académie des sciences (je vous laisse deviner le nombre de femmes ayant gagné ledit prix avant elle... très exactement la tête à Toto).

Bref, Sophie Germain est une grande figure de l'histoire des sciences, et c'est une joie de découvrir cette destinée hors du commun dans ce très chouette album jeunesse, où les illustrations délicieusement rétro de Barbara Mc Clintock (déjà beaucoup appréciées dans Dahlia et la série Adèle et Simon) parviennent à transcrire avec poésie et délicatesse toute la beauté du langage mathématique.

Rien n'arrête Sophie, de Cheryl Bardoe et Barbara Mc Clintock, une héroïne pour nous changer de Marie Curie, à découvrir à partir de 7 ans.

dimanche 23 septembre 2018

Les cavaliers de l'apocadispe

Les cavaliers de l'apocadispe sont trois écoliers turbulents dont les aventures à la fois hilarantes et lamentables font la très grande joie des lecteur·rice·s  (de tout âge) de Spirou (dont nous sommes) depuis une dizaine d'année. 

Dans cette fine équipe on trouve... euh, on trouve quoi au fait ?

  • Une sorte de koala avec des lunettes, qui est un peu le meneur de bande, et du coup il a pas de nom.
  • Jé, un perroquet crétin, pas le dernier pour avoir des idées idiotes.
  • Olive, un poulet (enfin, je crois) terrorisé et avec en permanence la tête de celui qui se demande comment il a pu se fourrer dans un pétrin pareil.
Partant de situations pourtant ordinaires (une visite de classe au musée, un cours de sport, le départ à la retraite d'une prof, une partie de foot ou un pique-nique en forêt), notre petite troupe montre un talent unique pour se retrouver dans du grand n'importe quoi complètement absurde.

J'appréciais déjà énormément l'humour foutraque de Libon dans Tralaland, Mais là c'est encore le niveau au dessus. Depuis trois ans qu'on est abonnés à Spirou à la maison, c'est clairement une des séries qui me remplit le plus de joie à la lecture du magazine, et en lisant l'album j'ai commencé à éclater de rire à la page 4 pour ensuite pouffer continuellement jusqu'à la quatrième de couverture. Quand je vois le joli petit n°1 gravé sur la tranche, je n'ai qu'un espoir, que ce premier recueil soit le début d'une très très longue série d'albums...

Les cavaliers de l'apocadispe, de Libon, une sacrément drôle de vision de l'enfance à savourer dès 8 ans

dimanche 16 septembre 2018

Gobbit

Dans la jungle, terrible jungle, il y a des mouchtiks (chi, ch'est comme cha qu'on dit), des caméléons, des serpents et des gorilles. Et chacun peut être une proie, ou un prédateur, voir parfois les deux : Les mouchtiks se font boulotter par les caméléons, qui eux même servent de quatre-heure aux serpents, et les gorilles, qui sont de gros bourrins, écrasent joyeusement tout ce petit monde.

Dans une partie de Gobbit, il vous faudra donc, au fil du dévoilement des cartes :

  • Manger les proies (mouchtik ou caméléon) des autres joueurs, si elles sont de la même couleur que votre prédateur (caméléon ou serpent), en tapant dessus.
  • Protéger votre proie des prédateurs qui viennent les attaquer.
  • Exploser toutes les cartes qui passent si vous avez un gorille.
  • Et bien sur ne pas s'emmêler les pinceaux en tapant à tort et à travers, sous peine de sanctions.
Gobbit est donc un petit jeu de rapidité dans le même esprit que l'inusable Jungle Speed, avec quelques variantes amusantes, comme le fait que l'on peut attaquer plusieurs joueurs simultanément (il faudra donc développer son agilité des deux mains) et la possibilité de jouer en mode expert en suivant les indications supplémentaires présentes au dos des cartes. Ici le jeu a très vite été adopté par l'ensemble de la famille (mention bonus aux jolies illustrations rigolotes) et sa petite boite nous a accompagnés tout au long de l'été.

Gobbit, un jeu de chez Oldchap Games, pour découvrir la loi de la jungle à partir de 6 ans.


Gare au goriiiiiiiiilleuh....