Superchouette année 2024 !

Pour cette nouvelle année 2024, on vous souhaite plein de beaux moments partagés avec nos superchouettes idées, en musique, au fil des pages ou devant un film !

Santa & Cie

À trois jours de Noël l'armada (92 000 tout de même) de lutins du père Noël s'effondre, foudroyée par un mal mystérieux (mais pas le CoViD vu que le film date de 2017). Santa Claus doit donc se rendre sur terre pour se procurer de la vitamine C (92 000 comprimés donc) afin de guérir ses lutins, faute de quoi Noël risque bien d'être annulé cette année.

Regardé le 24 décembre au soir avec la Superchouette marmaille, Santa & Cie est la bonne surprise de cette année. Bien sur le film ne bouleverse pas le concept de Film de Noël, mais parce que c'est Alain Chabat aux manettes pour la réalisation et les dialogues, on y trouve une fantaisie bienvenue, des jeux de mots à gogo, des enfants mignons mais pas trop pénibles, et un taux de guimauve remarquablement bas pour un produit de cette catégorie. Bref, une bonne pioche pour une soirée ciné en famille pendant les fêtes.

Santa & Cie, un film plutôt choupi, à regarder en famille dès 6 ans.

Super Chouette Noël !

Toute la Superchouette team vous souhaite de belles fêtes de fin d'années, pleines de musique, d'histoires et de jeux, mais surtout, en compagnie de tou·te·s celles et ceux qui vous sont cher·e·s !

Les contes musicaux

Cette série de podcasts nous propose dix contes pour enfants sous forme d'épisodes de 25 minutes, pour un voyage à la découverte de la musique classique qui nous emmène à travers les siècles de l'Italie à la Finlande. Cela fait déjà plusieurs années que j'apprécie la voix de conteuse (mais pour les grands) d'Anne-Charlotte Rémond dans son émission Musicopolis. J'étais donc particulièrement heureuse de la retrouver pour ces contes élégamment en musique et qui viendront joliment animer la période des fêtes.

Les contes musicaux, des histoires musicales à découvrir dès 7 ans.

Sous les étoiles de Bloomstone Manor

Alors que ses parents lui cherchent désespérément un époux, Agathe Langley ne rêve quant à elle que de mécanique céleste. Sa vie va changer du tout au tout lorsque que son chemin croise celui de Lord Nathanaël Stone, aristocrate excentrique et surtout ancien professeur de physique à Cambridge. À l'aube d'un nouveau siècle, Lord Stone offre à Agathe son soutien pour participer à un concours organisé par la Royal Society, et par là une opportunité unique de se consacrer à sa passion.

J'avoue avoir abordé la lecture de ce roman avec des sentiments mitigés. Sur le papier, l'histoire d'une jeune femme férue de sciences dans l'Angleterre victorienne avait tout pour me plaire. Mais justement, je craignais que ce récit tellement dans l'air du temps ne cède trop à la facilité. Au final, et malgré un scénario assez attendu, je suis tombée sous le charme de la galerie de personnages attachants qui peuplent Bloomstone Manor. J'ai aussi beaucoup apprécié la partie plus scientifique de l'ouvrage, l'autrice a manifestement travaillé son sujet, ce qui fait toujours plaisir à mon petit coeur de chercheuse.

Sous les étoiles de Bloomstone Manor, un roman de sciences et d'émancipation, à découvrir dès 12 ans.

Une plongée dans les abysses avec le capitaine Fiche

Toujours  coiffé de son petit bonnet de laine rouge (je suppose que c'est contractuel quand on veut explorer les mers ?), le Capitaine Fiche nous emmène à la découverte des fonds marins. D'abord dans un scaphandrier, puis, quand il s'agit de descendre au delà de 500 m de profondeur, à bord d'un submersible. Au programme plein de drôles de bestioles à découvrir, des grandes, des petites, des bizarres, des belles et des très moches, au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'obscurité des grands fonds il y a tant de choses à voir !

Voilà un très joli premier documentaire sur le monde du silence où les illustrations colorées mais sans fioritures laissent la place à l'essentiel, l'émerveillement face à la faune improbable qui peuple le fond des océans.

Une plongée dans les abysses avec le capitaine Fiche, de Rachid Baalla, une balade sous-marine à tenter dès 6 ans.

PS : Les petit·e·s joueur·se·s d'Animal Crossing New Horizon retrouveront dans cet album plein de créatures marines que l'on peut pêcher dans le jeu !

La grande expédition de Ravouka la souris scientifique

Ravouka la souris des champs est invitée par ses tantes citadines à leur rendre visite, et le périple qui va la mener de la campagne à la ville va être l'occasion d'une formidable leçon de choses pour une petite souris curieuse de tout.

À la fois récit et documentaire, ce grand album est d'une richesse inouïe et fera la joie des jeunes lecteur·rice·s amoureux·ses de la nature. On y trouve de quoi découvrir la faune et la flore, mais aussi des indications sur comment observer le ciel nocturne ou la météo, et surtout, comment protéger ce monde si précieux. Les grandes illustrations tendre et délicates rendent justice à l'émerveillement de la petite voyageuse tout au long de son voyage.

La grande expédition de Ravouka la souris scientifique, de Tereza Vostradoská, un album pour découvrir le monde à hauteur de souris, à partir de 7 ans (l'éditeur dit 6, perso je trouve le contenu un peu trop riche pour des CP, mais c'est à vous de voir).

Kitsuné, la forêt des renards

La série de podcasts Les Contes de la Maison Ronde s'est dotée de nouveaux épisodes et nous emmène cette fois à la rencontre des Kitsuné, ces renards protecteurs de la forêt aux pouvoirs extraordinaires (pour les amateurs de cinéma, on en rencontre certains dans Pompoko). En trois épisodes d'une quinzaine de minutes, on plonge dans les légendes japonaises emporté·e·s par la voix captivante de Claudia Tagbo.

Kitsuné, la forêt des renards, un podcast qui fait voyager à partir de 8 ans.

Les Grrr fêtent Noël

Cette année, comme tous les ans, les Grrr se retrouvent en famille pour les fêtes. Et que ça ronchonne, et que ça chonchonne, et que ça râlouille, et que ça pestouille. Décidément, chez les Grrr, on n'est jamais content !

Mais voilà que le Père Noël annonce qu'il se met en grève. Les Grrr sauront-ils s'arrêter de ronchonner pour sauver le réveillon ?

Voilà un adorable petit album plein d'humour pour préparer les fêtes en famille. Aves ses illustrations malines et colorées, il nous apprend à voir la vie du bon côté et profiter du temps passé avec les autres, quand parfois on a un peu tendance à juste vouloir râler.

Les Grrr fêtent Noël, de Clémence Sabbagh et Agathe Moreau, un joli conte de Noël à découvrir dès 4 ans.

Frissons

Pour Halloween, la toujours captivante Laure Grandbesançon (la voix des Odyssées), nous a concocté une nouvelle série aux petits oignons. Au menu des réjouissances, du suspense, du mystère, de l'angoisse, et bien sur, un peu d'humour aussi, parce que jouer à se faire peur c'est pas drôle si on se prend trop au sérieux.

Cinq épisodes d'une dizaine de minutes chacun, dans une ambiance sonore sinistre à souhait, pour trembler le soir à la veillée, et surtout s'interroger. Et si tout cela était vrai ?

Frissons, un podcast qui fout le jetons (enfin pas trop quand même) à écouter à partir de 8 ans.

Griffes

Alors qu'une série de meurtres mystérieux ébranle la paisible (vraiment ?) bourgade de Morgan's Moor (dans le fin fond du Northumberland, pas loin de la frontière avec l'Écosse), Scotland Yard dépêche un enquêteur débonnaire et son assistant rougissant pour mener l'enquête. Nos deux détectives se retrouvent bientôt secondés, à l'insu de leu plein gré, par Flannery Cheviot, la fille aînée de l'aubergiste local. Maline, enjouée et extravertie, la jeune fille entend bien résoudre l'énigme avec eux. Mais le danger rode encore dans la lande, et il ne sera pas trop de trois cerveaux pour éclaircir cette sombre affaire.

J'avais déjà beaucoup apprécié la plume enlevée de Malika Ferdjoukh dans la série Quatre Soeurs, son écriture fait à nouveau des merveilles dans cette délicieuse fantaisie victorienne où plane l'ombre de Sherlock Holmes. On s'attache très vite à cette galerie de personnages hauts en couleur, que ce soit l'adorable héroïne, sa non moins adorable petite soeur, et Pitchum (ou Pitch) Daybright, l'apprenti détective écarlate. Et c'est un régal de voir doucement l'énervement céder la place au trouble dans les pensées du jeune homme. L'intrigue, qui fait bien sur appel à de lourds secrets du passé, est bien construite, et même en trouvant très vite l'identité de la mystérieuse "Griffe" qui sème la terreur dans le village, on reste captivé par le récit du début à la fin.

Griffes, de Malika Ferdjoukh, une enquête so british, à savourer dès 12 ans.

Beetlejuice

Barbara et Adam sont un adorable couple de jeunes mariés qui coulent des jours heureux dans leur belle maison du Connecticut.

Le seul souci, c'est que Barbara et Adam sont morts (ou du moins, le seront après 10 minutes de film), que la belle maison vient d'être vendue à un couple de new-yorkais bruyant et leur adoe gothique, et que tout ce petit monde les empêche de savourer paisiblement leur éternité.

Il s'agit donc de faire disparaitre les indésirables, mais ça n'est pas tâche aisée pour nos fantômes débutants, qui envisagent donc de faire appel à intervenant extérieur, un dénommé Beetlejuice....

Beetlejuice est le deuxième long métrage de Tim Burton, et pour un film qui fête ses 35 ans cette année, il a remarquablement bien vieilli. Grace sans doute à son côté bricolage parfaitement assumé au niveau des effets spéciaux, un scénario plein d'humour, des acteurs clairement là pour s'amuser, et bien sur la BO de toute beauté de Danny Elfman. Le film est moins horrifique que joyeusement cracra, ce qui en fait donc une sélection de choix pour une soirée cinéma en famille (ici on l'a revu pour la journée spécial Halloween de notre cinéma de quartier). Finalement, la seule chose effrayante et vieillotte dans ce film, c'est la coupe de cheveux à bouclettes vintage 80s de Geena Davis.

Beetlejuice, un film pour rire et trembler avec ses enfants, à partir de 10 ans (à moduler bien sur en fonction de la sensibilité de vos jeunes spectateurices à vous).

Les femmes aussi ont fait l'histoire

De l'Homme préhistorique à la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, c'est un fait, nos manuels d'histoire ont une fâcheuse tendance à mettre de côté la moitié de l'humanité. Avec cet ouvrage, Titiou Lecoq entend donc nous proposer une autre histoire de France, qui remet en lumière la place et la contribution des femmes au fil des siècles, et décrypte page après page les processus d'invisibilisation dont elles ont été victimes (masculinisation de la langue, interdiction de certaines professions ou absence de droits civiques...).

Mes collégiennes ont adopté ce livre dès son arrivée à la maison. Le texte est très riche mais se lit aisément, grâce à une mise en page qui fait la part belle aux illustrations. En plus j'ai particulièrement apprécié le choix de confier la mise en images de chaque chapitre à un·e artiste différent·e, ce qui confère à chaque époque une identité visuelle qui lui est propre (et je suis totalement fan des superbes illustrations de Jeanne Macaigne pour le XVIIème siècle). Au final, ce manuel vient rééquilibrer avec talent et malice un récit historique encore trop souvent exclusivement conté au masculin. Mon seul bémol c'est qu'il manque une courte bibliographie à la fin pour les jeunes lecteur·rice·s quoi souhaiteraient en savoir plus sur le sujet (on en trouvait bien une dans le très bon Femmes au fil du temps qui est sur le même créneau).

Les femmes aussi ont fait l'histoire, de Titiou Lecoq, une histoire de France d'une genre nouveau, à dévorer dès 10 ans.

Cubirds

Sur les fils électriques, on trouve des oiseaux. Des petits, des gros, des noirs et blancs, des colorés, et c'est à vous de les attraper pour former la plus belle collection.

Ce petit jeux de carte malin conjugue un très joli graphisme, avec ses drôles d'oiseaux cubiques, et des règles simples qui permettent une prise en main rapide, où il est néanmoins possible de faire quelques sales coups à ses adversaires (parce que dans le fond c'est ce que je préfère). Ici il a tout de suite été adopté par n°3 (11 ans) et tout ce qu'on lui reproche c'est une packaging inutilement volumineux alors qu'il ferait un très bon jeu de voyage (au fond le matériel c'est juste un gros paquet de cartes).

Cubirds, un jeu pour se faire une volière en briques, à partir de 8 ans.

PS : Et il est testable en ligne sur Board Game Arena.

Dans le Secret des Feuillages

Dans le secret des feuillages du grand chêne, c'est tout une monde qui vit et qui bruisse, de l'épervier farouche au loir discret en passant par les terribles chenilles processionnaires. En six illustrations tunnel (qui comprennent chacune plusieurs niveaux en découpe) ce superbe album nous invite à faire connaissance avec la faune et la flore qui peuplent cet arbre majestueux.

Il y a déjà fort, fort longtemps, j'expliquai pourquoi j'avais les plus grandes réserves sur les livres pop-up, où le fond du message est souvent sacrifié à la forme. Cet album vient cependant rejoindre les rares exceptions à cette règle, avec un traitement formel absolument magnifique qui nous permet de plonger dans cet univers végétal, et un texte riche qui permet d'en apprendre plus sur les différentes espèces présentées au fil des pages.

Dans le Secret des Feuillages, de Cécile Jacoud, un voyage à hauteur d'arbre, à découvrir dès 7 ans (l'éditeur dit 6 ans,  mais je trouve le texte un chouilla trop pointu pour les tou·te·s jeunes lecteur·rice·s, et puis les découpes, ça nécessite toujours un peu de délicatesse dans la manipulation)

Henrietta Lacks

Rosalia est lycéenne et ne jure que par les sciences. Un jour, sa route croise celle d'Henrietta Lacks, cette mère de famille afro-américaine des années cinquante dont les cellules cancéreuses (et apparemment immortelles) ont bouleversé tout le champ de la biologie moléculaire moderne...

Voilà un drôle d'ouvrage qui mériterait bien le qualificatif d'OVNI littéraire. À la fois roman (très) illustré et riche documentaire scientifique sur l'étonnant parcours posthume des cellules HeLa, mais aussi réflexion émouvante sur l'éthique en médecine et en sciences. Passée la perplexité initiale, on tombe sous le charme de cette plume fluide qui nous entraîne dans les pérégrinations mentales de la narratrice et les illustrations crayonnées qui rendent bien compte de la spontanéité des pensées de l'adolescente. Petite et grand histoires se mêlent dans le parcours de Rosalia, que l'on accompagne au fil des pages jusqu'à l'âge adulte.

Henrietta Lacks, de Clémentine B. et Martina Aranda, une étonnante réflexion sur la recherche médicale à découvrir dès 15 ans.

Cargo Paradis

Dans un futur incertain, alors que la vie à la surface de la planète est devenue impossible, le Cargo Paradis, un étrange véhicule souterrain, est envoyé explorer la croute terrestre à la recherche d'un nouveau refuge pour l'humanité. À son bord, sept enfants encadré·e·s par une intelligence artificielle. Près d'une décennie plus tard, ces jeunes explorateur·rice·s se retrouvent à devoir affronter de nouveaux dangers dont l'adolescence n'est pas le moindre...

Après Le Grand Tour et son ambiance maritime, Sandrine Bonini nous offre un nouveau récit d'apprentissage à hauteur d'ado·e·s dans une atmosphère souterraine et post-apocalyptique. On y retrouve la mise en page richement illustrée en mode carnet de bord, qui permet de s'immerger dans le quotidien de cette petite bande hétéroclite et profondément humaine, tout juste sortie de l'enfance et souvent faillible (et parfois aussi très pénible). Après un démarrage un peu lent, je me suis attachée à ces personnages touchants et alors que le rythme du récit s'accélère progressivement, on tremble pour l'avenir de l'équipage du Cargo Paradis.

Cargo Paradis, de Sandrine Bonini, une aventure au centre de la terre à suivre dès 10 ans.

PS : Le résumé éditeur mentionne 2001 l'Odyssée de l'espace et Voyage au centre de la terre comme références, mais ma génération de vieux darons sait bien quelle est la VÉRITABLE inspiration de cette histoire...

Le grand livre de la machine à coudre

Voilà un beau documentaire jeunesse très richement illustré pour tou·te·s les jeunes lecteur·ice·s qui souhaiteraient se mettre à la couture. La première partie présente les bases pour démarrer : maitriser la bête, s'équiper correctement, effectuer les premières manipulations. Après quoi on passe aux choses sérieuses, avec une quinzaine de petits projets ludiques et accessibles aux débutant·e·s.

En tant qu'autodidacte tardive de la couture (j'ai découvert ce fabuleux loisir toute seule avec des patrons en ligne il y a presque 20 ans), je dois dire que je trouve cet ouvrage rudement bien ficelé. Bien que destinées à un jeune public, les premières pages pourraient parfaitement convenir à des adultes. Surtout, ce livre a le bon goût d'insister sur un point central quand on coud à la machine (et pas toujours évident pour les petites mains impatientes), il faut savoir PRENDRE SON TEMPS.

Plutôt que de se jeter bille en tête sans réfléchir et de massacrer son tissu, la couture est un loisir où il est indispensable de se donner le temps de réfléchir, d'y aller doucement, et de savoir marquer une pause au moindre doute. Les pages techniques du livre transmettent parfaitement cette philosophie. Coté projets on est sur du simple mais efficace (doudous, trousses et décoration) qui pourra sans problème être réalisé par des enfants (ok, peut être pas en autonomie totale au départ) avec de quoi confectionner des chouettes cadeaux pour la famille et les copains. Au final, ça nous fait un ouvrage parfait pour transmettre votre passion (si vous êtes déjà couturier·e) ou satisfaire la curiosité d'un·e bricoleur·se en herbe.

Le grand livre de la machine à coudre, de Jane Bull, un livre pour coudre comme les grand·e·s, à partir de 9 ans.

Lumberjanes

Dans la culture américaine, le "Summer camp" est un passage obligé de l'adolescence, un moment hors du temps riche en émotions, où on grandit loin du regard parental, on construit des amitiés fortes et où l'on connait parfois ses premiers émois amoureux. Pour Jo, April,  Mal, Molly et Ripley, cinq Lumberjanes qui partagent le même dortoir cet été, le  camp c'est bien sur tout ça, mais c'est aussi un extraordinaire terrain de jeu et d'aventures rempli de créatures fantastiques (et pas toujours bienveillantes), où chacune a l'occasion de briller mais où il faut aussi savoir rester soudées.

N°3 (11 ans) a eu un énorme coup de coeur pour ce comics un peu déjanté et blindé d'humour, qui met en avant la sororité de ses protagonistes dans des aventures complètement barrées. De mon côté j'ai été charmée par ce héroïnes super attachantes et les graphismes colorés et très dynamiques des albums (attention, conformément aux usages dans les comics, les Lumberjanes sont le produit d'un collectif et le style des dessins varie donc d'un chapitre à l'autre). On y retrouve notamment la patte de ND Stevenson, dont on avait déjà apprécié le très joli Nimona.

Lumberjanes, de ND Stevenson, Grace Ellis, Shannon Waters et Gus Allen, des aventures trépidantes et pleines de sororité à découvrir dès 9 ans.

Donjons & Dragons, l'honneur des voleurs (2023)

Aujourd'hui je vais vous parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, en l'occurence l'an 2000, quand sortit la première adaptation filmée du célèbre jeu de rôle. Et comme c'est une vieille daronne qui écrit ces lignes, ben figurez-vous que ce film, je l'ai vu au cinéma quand il est sorti.

Et c'était mauvais.

Très, très, très mauvais.

Bon pour être honnête je ne me souviens absolument pas de ce que ça racontait (à supposer qu'il y ai eu un scénario), seulement qu'il y avait effectivement des dragons et Jeremy Irons juste là pour toucher son chèque. Mais une chose est sure, c'était sacrément mauvais.

Cette longue introduction pour dire qu'au printemps dernier, quand la sortie de ce nouveau Donjons et Dragons a été annoncée, et qu'il était clair qu'il faudrait emmener ma tribu de rôlistes le voir, ben j'ai un peu craint le pire.

Et finalement, c'était pas mal.

Je dirais même pas mal du tout.

Et sinon de quoi ça parle ton truc là ?

Oh ben la routine habituelle. Un voleur associé à une barbare doit s'emparer de je sais plus quel artéfact pour récupérer sa fille et forme donc une équipe avec un mage un peu looseur, une métamorphe et un paladin psychorigide. Mais bon, en vrai le scénario on s'en cogne un peu, ce qui compte c'est que le film est blindé d'humour (spéciale dédicace au paladin qui est à hurler de rire) et joue habilement avec les codes des jeux de rôle médiéval-fantastique (un peu comme le méconnu et pourtant très bon En Avant). Il y a de chouettes scène d'action (avec un adorable dragon bouboule), Hugh Grant fait un très bon méchant (il est pas là que pour le chèque) et les enjeux classiques (recherche de puissance et de gloire) sont remplacés par des problématique familiales qui rendent notre petite bande d'aventuriers nettement plus sympathiques. Bref au final on a un film qui fait parfaitement son taf de divertissement familial (et oui, c'est visible et drôle même si vous n'est pas rôliste).

Donjons et Dragons, l'honneur des voleurs, un film qu'à partir de 8 ans il est très bon.

L'encyclopédie illustrée des éléments

Un beau jour de 1870, un chimiste russe du nom de Dimitri Mendeleïev décida de mettre un peu d'ordre dans le grand bazar de l'univers en classant l'ensemble des éléments qui le composent. Le célèbre Tableau Périodique était né, et cela fait maintenant plus de 150 ans qu'il fascine petit·e·s et grand·e·s (spoiler, l'autrice de ces lignes est chimiste de formation et elle kiffe le Tableau Périodique autant que les atlas géographique, c'est dire).

Ce beau documentaire richement documenté et illustré nous invite donc à faire connaissance avec les 118 (jusqu'à nouvel ordre) éléments qui peuplent ce célèbre tableau, du petit hydrogène à l'énorme oganesson. Au passage on parlera de chimie, bien sur, mais également des pouvoirs extraordinaires de ces éléments et de leurs 1001 usages dans leur vie quotidienne. À vous ensuite, de choisir votre préféré ! (J'avoue de mon côté j'hésite encore même si j'ai un petit faible pour le cuivre)

L'encyclopédie illustrée des éléments, de Lisa Congdon, un livre qui vous rendra plus savant, à découvrir dès 10 ans.

PS : Cet ouvrage est une traduction de l'anglais, et l'autrice de ces lignes, qui est donc chimiste, peut témoigner qu'hélas, les traductions d'ouvrages scientifiques destinés au jeune public souffrent trop souvent d'erreurs et contresens dus à la traduction et l'absence de relecture de la version française par un·e scientifique. Ici ça n'est pas le cas, et je parle en connaissance de cause, parce que c'est précisément l'autrice de ces lignes qui a effectué cette relecture, et c'était un grand plaisir (mais je suis pas objective, vu que le Tableau Périodique fait battre mon petit coeur depuis mes 10 ans). 

Mes lunettes super chouettes

Quand j'avais huit ans, j'ai rejoint la grande tribu des binoclard·e·s (qui concerne tout de même plus d'un quart de l'humanité), et je dois dire que j'étais pas super jouasse de me faire traiter d'intello dans la cours de récré. 

Au fil des ans j'ai bien croisé quelques albums jeunesse (mais pas des masses), qui avaient pour objectif de dédramatiser la situation, mais nul documentaire sur le sujet, et rétrospectivement je me dis que c'est fort dommage. Il y a certainement plein d'enfants à lunettes qui voudraient en savoir plus sur ce drôle de truc qu'on leur a collé sur le nez. Cet ouvrage très complet et joyeusement illustré vient donc combler un vide et nous apprend plein de choses : sur l'histoire des lunettes bien sur, mais également sur le fonctionnement de l'oeil, sur toutes les fois où il ne fonctionne pas, et sur comment les lunettes vont corriger tout ça. L'ensemble a été validé par ma binoclarde maison qui s'est tout de suite approprié le livre et était ravie d'y trouver toutes ces informations.

Mes lunettes super chouettes, d'Isabelle Stevan et François Vigneault, un documentaire qui mérite le coup d'oeil, à partir de 8 ans.

Rue des quatre-vents

Elle ne paye pas forcément de mine, cette rue des quatre-vents située dans un quartier populaire au nord de Paris, mais depuis plus d'un siècle elle est riche de ses habitants.

Ce superbe album revient donc sur 130 ans d'histoire et de vagues migratoires dans une rue parisienne, en se concentrant non pas sur le chiffres, mais sur les gens. Des femmes et des hommes, venu·e·s du monde entier pour s'installer dans l'espoir d'une vie meilleure dans cette rue qui n'a pourtant rien de spécial. Année après année, les grands panorama se suivent et nous donnent à voir leur parcours et leurs rêves, la vie quotidienne, les enfants qui naissent et les générations qui se succèdent. Le propos est magnifiquement servi à la fois par les illustrations très riches de Magali Attiogbé et les textes de Jessie Magana, qui insufflent un supplément d'âme à ce documentaire, en donnant vie à l'humanité contenue dans ce fragment de rue.

Rue des quatre-vents, de Jessie Magana et Magali Attiogbé, un livre pour voir l'histoire autrement, à partir de 7 ans.

Super chouette automne !

Et hop, c'est le moment de notre petit passage revue trimestriel dans les séries qu'on aime sur SuperChouette !

• Le second (et dernier) tome du Marchand de tapis de Constantinople est désormais disponible et nous emmène à travers l'Europe jusqu'en Angleterre pour clore ce grand conte fantastique.

• Bulle et Bob, le duo le plus choupitrognon des albums de musique pour les petits, va avoir un chaton !

• Ça n'est pas une publication récente, mais on regrette de l'avoir loupée. Après son très bel album sur les Océans, Amandine Thomas nous emmène à la découverte des forêts à protéger.

• La fournée d'été des Unlocks réserve encore plein de chouettes surprise, dont une aventure bien délirante autour du chat de Schrödinger.

• Enfin, les Odyssées sont de retour, avec une nouvelle série de quatre épisodes consacrés aux classiques de Jules Verne.

Chevaleresses

Dans un monde médiéval, une forgerone part en quête de mercenaires qui pourront l'aider à défendre son village contre une troupe de soldats qui terrorise la région. Elles seront sept combattantes qui, chacune à leur façon, aideront les villageois·e·s à se libérer du joug qui pèse sur eux.

Si ce résumé vous évoque quelque chose, ça n'a rien d'étonnant, puisqu'il s'inspire directement des Sept Samourais (1954), un classique du cinéma japonais qui a connu de nombreuses reprises (dont les Sept Mercenaires, la version western de 1960). Charlotte Bousquet s'est emparée de ce récit culte et nous livre une version fantasy flamboyante dans un roman classique sur le plan formel (avec un scénario rencontre des protagonistes/préparation au combat/longue bataille finale que l'on connait bien), mais au style parfaitement maîtrisé. Les sept héroïnes ont toutes leur personnalité propre, qui vont s'équilibrer les unes les autres, et un rôle déterminant à jouer dans la mission de leur équipe. Au final, mon seul regret concernant ce roman est qu'il s'agit d'un tome unique (pour le moment). La richesse de l'univers et des personnages créés par l'autrice fait que l'on aimerait beaucoup retrouver ces chevaleresses pour de nouvelles aventures après cette trop courte présentation.

Chevaleresses, de Charlotte Bousquet, l'aventure au grand galop à partir de 14 ans.

PS : Ah oui, en plus le roman parle beaucoup de chevaux (mais alors beaucoup), ce qui n'est pas étonnant pour une bande de chevaleresses me direz-vous. J'avoue que personnellement ça me laisse de marbre (je kiffe pas les chevaux), mais manifestement l'autrice connaît bien le sujet. Un roman qu'on recommandera à un public hippophile donc.

No Sex Club

En cette rentrée de première, Alan et Tilda sont convaincu·e·s d'être les ultimes élèves de leur classe à être encore vierges, et par conséquent se voient comme des loosers de compétition. L'arrivée d'Acérola, une nouvelle élève qui assume tranquillement son asexualité va pourtant radicalement changer la donne. Et quand notre trio se retrouve à la tête du No Sex Club, il découvre soudain que beaucoup d'autres élèves du lycée se posent des questions sur leur sexualité.

Voilà un chouette roman ado très "Feel Good" (un peu dans la veine de The Prom sur Netflix), qui vient aborder avec intelligence la question de la pression sociale vécue par les ados autour de la sexualité. On y parle d'orientation sexuelle, mais aussi de consentement et de masculinité toxique (et en creux le roman souligne la cruelle insuffisance des cours d'éducation sexuelle tels qu'ils sont encore dispensés, quand ils le sont, durant la scolarité des élèves).

Les personnages sont attachants et le propos plein de bienveillance, on pourra juste regretter un scénario très linéaire qui manque un peu de rebondissements. D'ordinaire, les personnages doivent mériter leur "Happy end" en traversant quelques péripéties, ici dans le fond, il ne leur arrive pas grand chose. Mais bon parfois, on peut faire sans drama, et c'est aussi très bien comme ça.

No Sex Club, de Betty Piccioli, un roman pour les ado·e·s qui ne pensent pas qu'à ça, à partir de 14 ans.

Le tour du monde en 24 marchés

Aujourd'hui on vous propose un périple pas banal, qui dure douze mois et parcourt autant de pays disséminés sur cinq continents (il nous manque l'Océanie), à compter de deux marchés par pays. Et à la fin préparez-vous à avoir une sacrée fringale et envie de voyager !

Parce que la nourriture est un des plus beaux vecteurs de lien humain que l'on puisse imaginer, elle sert de fil directeur dans ce superbe album qui nous propose un tour du monde alimentaire. Chaque mois on trouve aussi une recette (et j'adore les recettes à tester en famille), ainsi qu'un cherche et trouve sur deux pages qui nous invite à l'immersion dans un des marchés présentés. Bref, voilà un documentaire où tout est bon et qui vous mettra les papilles en émoi !

Le tour du monde en 24 marchés, de Maria Bakhareva et Anna Denitskaya, un voyage très appétissant à découvrir dès 6 ans.

Dans la nature

Dans la nature, il y a des males, des femelles, et les males se mettent en couple avec les femelles...

Ou pas.

En autant d'exemples qu'il y a de cas de figure possibles, cet album aux illustrations joyeuses et pleines d'humour, vient tordre le coup à l'idée que le sacro-saint couple hétérosexuel serait l'unique façon "naturelle" de faire famille. Les couples homosexuels n'ont rien d'exceptionnels, et d'ailleurs il n'y a pas que des couples pour fonder un foyer. Décidément, la nature a bien plus d'imagination que nous !

J'aime beaucoup les documentaires de Fleur Daugey, qui vont souvent à l'encontre de nos idées reçues sur le monde animal, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Ce livre est parfaitement réjouissant dans sa façon de déconstruire un vieux cliché qu'on entend encore trop souvent.

Dans la nature, de Fleur Daugey et Marcel Barelli, un album avec plein d'animaux qui s'aiment et c'est ça le plus important, à découvrir dès 6 ans.

PS : Et en plus il a été adapté en un formidable petit court métrage d'animation !

Peau d'épice

Rose vit en France, et son papa vient du Rwanda. À chaque fois qu'il rentre de voyage, sa valise est remplie de fruits extraordinaires dont tout la famille se régale. Un matin, Rose et sa maman vont au marché, redécouvrir ces fruits au goût de voyage et de nostalgie.

Goyave, litchi, fruit du dragon ou tamarillo, dans une langue poétique et délicate, le texte de cet album nous invite à un véritable voyage sensoriel, où chaque fruit se fait la promesse d'un jardin extraordinaire que l'héroïne pourra un jour découvrir à son tour. Les illustrations en papier découpé rendent avec tendresse la vie au sein de ce cocon familial métissé.

Peau d'épice, de Beata Umubyeyi Mairesse et Véronique Joffre, un album savoureux et coloré, à déguster dès 4 ans.

Décrypto

Dans Decrypto, à tour de rôle, un·e membre de chaque équipe doit faire deviner un code à ses partenaires en proposant des termes à associer à une liste de quatre mots clés. Jusqu'ici rien de très nouveau dans le monde des jeux de société se basant sur les associations d'idées, et dont Codenames était déjà un très bon exemple.

Mais là où ça se corse, c'est que l'équipe adverse intercepte aussi les mots échangés, et risque alors de percer à jour le code à deviner. Il va donc falloir faire preuve d'un peu de subtilité en choisissant ses indices, mais ne pas être non plus trop tarabiscoté pour ne pas embrouiller sa propre équipe. L'idéal étant de pouvoir exploiter plusieurs champs lexicaux associés à un même mot pour perdre ses adversaires. Et au final, c'est cet équilibre délicat entre limpidité et obscurité (un peu à la manière de Dixit) qui fait donc le charme de ce jeu, qui a eu beaucoup de succès auprès de la superchouette marmaille et fait la joie de nos soirées en famille.

Decrypto, un jeu pour s'amuser avec les mots, à partir de 10 ans.

(C'est l'âge auquel notre n°3 a commencé à y jouer, la boite dit plutôt 12 ans, en pratique ça dépendra surtout de la richesse du vocabulaire de votre progéniture)

PS : Et si vous voulez le tester en ligne, le jeu est disponible sur Board Game Arena.

Nimona

Lord Ballister Blackheart, super méchant de son état (ok, vu le nom on s'en doutait un peu), fomente tranquillement ses plans machiavéliques dans son repère secret quand soudain débarque Nimona, une métamorphe aux cheveux roses qui se déclare son assistante. Pleine d'enthousiasme (voire même un peu trop) quand il s'agit de bagarre, la jeune fille extravertie et le chevalier taciturne forment une équipe redoutable. Mais il apparait bientôt que le boss de cet improbable duo n'est peut-être pas celui, ou celle, que l'on croit...

Excellent comics bourré d'humour et d'énergie, Nimona est à la base une oeuvre de jeunesse, initialement publiée sous forme de webcomic, de N. D. Stevenson (qui est également le showrunner de l'excellente série She-ra et les princesses au pouvoir sur Netflix). Dix ans plus tard, la bande dessinée a été adaptée sur Netflix et le résultat est absolument formidable. Déjà parce qu'il garde la fraicheur et le dynamisme de l'oeuvre d'origine, avec une protagoniste plus explosive que jamais. Mais surtout, parce que pour la première fois, cette adaptation grand public n'affaiblit pas le contenu LGBT+ de l'oeuvre originale mais au contraire l'assume pleinement. Au final, ce long métrage d'animation interroge avec intelligence et humour la figure du monstre et de l'identité à travers des personnages complexes et attachants.

Nimona, de N. D. Stevenson, une bande dessinée et un film à découvrir dès 8 ans.