Adolescent de 14 ans au physique imposant mais néanmoins d'un tempérament parfaitement paisible, Charly vit seul avec sa mère. Tous deux s'apprêtent à accueillir sa grand-mère, Dame Mélisse. Celle-ci a mystérieusement disparu sans explications et sans laisser de traces il y a cinq ans, et vient d'être retrouvée en piteux état. Elle a en effet complètement perdu la mémoire. Très vite, le jeune homme découvre qu'il est l'héritier d'une lignée de magiciers, et décide de se mettre en quête des souvenirs volés à sa grand-mère. Mais cette mission au sein du monde magique va s'avérer aussi dangereuse que fascinante...
À la maison on appréciait déjà énormément le travail d'Audrey Alwett en tant que scénariste de la série Princesse Sara, on a été conquises par ce roman où son talent et sa créativité font merveille. L'univers des magiciers que l'on découvre en même temps que Charly est riche et plein de fantaisie (mention spéciale à Pépouze la créature de compagnie la plus attachante, bien qu'humide, de l'histoire de la littérature), et s'appuie sur un vocabulaire réjouissant. L'histoire démarre lumineuse et sucrée comme un calisson sous le soleil de Provence (avec néanmoins déjà des petites touches de mélancolie ça et là), et va s'assombrir progressivement. L'émerveillement des débuts cède peu à peu la place à l'inquiétude au fur et à mesure que l'on comprend ce qui est arrivé à Dame Mélisse.
Décidément il y a quelque chose de pourri au Royaume de Thadam.
(C'est la capitale des magiciers, en vrai je suis même pas sure que ce soit un royaume, j'avais juste envie de la caser).
Seule frustration, comme tous les premiers volumes d'une série (qu'on espère très longue), le récit s'achève sur un bon gros suspense des familles, mais pas de panique, le tome 2 a d'ores et déjà été annoncé par l'éditeur pour le printemps prochain
Magic Charly, d'Audrey Alwett, un roman délicieusement ensorcelant à déguster dès 11 ans.
PS : La couverture du roman est ravissante, mais elle ne fait pas apparaître le héros. Or trois des principaux personnages principaux du roman, Charly, sa mère et sa grand-mère, sont noirs, et je regrette qu'ils n'aient pas les honneurs de cette couverture. La littérature jeunesse française manque encore énormément de diversité, et il serait bon que les jeunes lecteur·rice·s francophones découvrent qu'un sorcier, ça n'est pas forcément un petit blanc balafré avec les lunettes de traviole. Je croise donc très fort les doigts pour que Charly puisse figurer en couverture du tome 2 des ses aventures.