dimanche 31 octobre 2010

Princesse Mononoké

Il y a quelques mois j'expliquais à quel points les héroïnes des films des studios Ghibli dépotent comparé à la production moyenne (et disneyenne) dans le cinéma d'animation, alors aujourd'hui on va parler de la plus marquante d'entre elles, San, aka l'inoubliable Princesse Mononoké.

Dans un japon médiéval où les dieux peuvent encore s'incarner sous forme d'animaux qui parlent, San a grandi au milieux des loups et mène une lutte acharnée pour sauver la forêt de la destruction entreprise par les hommes. Elle va rencontrer Ashitaka, jeune prince victime d'une malédiction et lui-même en quête du Dieu-cerf qui pourrait le sauver.

Bon , en un mot comme en cent c'est un chef-d'oeuvre.

Quoi encore un ?

Ah ben oui mes petits que voulez vous, sur Superchouette on place la barre très haut hein.

Non, sérieusement, ce film est un émerveillement, une fable épique d'une beauté à couper le souffle (avec une bande son envoûtante) et d'une intelligence rare. Les personnages complexes permettent de s'interroger sur les rapport entre l'homme et la nature sans apporter de réponse formatée aux problèmes qui sont posés. Certes San semble être du côté de la nature et des "gentils", mais c'est aussi une guerrière impitoyable. Dame Eboshi son adversaire humaine est à l'origine de la destruction de la forêt, mais grâce à elle le village a pu prospérer et les femmes qui y travaillent ont échappé à une vie misérable. Bref, les choses ne sont pas simples et l'on sort du film ébloui mais aussi avec le cerveau qui mouline. Je décerne également une mention spéciale au personnage d'Ashitaka, enfin un héros masculin subtil, pas macho et pas bas du front, ça nous change des éternels princes charmants au cerveau atrophié...

Par contre, il faut bien savoir que même s'il s'agit d'un dessin animé, Princesse Monoké n'est PAS un film pour les plus jeunes (j'ai une copine qui a traumatisé sa petite soeur de 6 ans en l'emmenant voir le film au ciné). Le japon féodal c'est une époque violente et on est plus près des Sept Samourais de Kurosawa que d'une gentillette histoire de chevaliers. En plus les dieux animaux flanquent vraiment la pétoche quand ils se transforment en démons, donc avant 10 ans on évitera et on se rabattra plutôt sur des Ghibli plus gentils (Porco Rosso, Kiki la petite sorcière ou encore le Château dans le ciel..).

Princesse Mononoké, de Hayao Miyazaki, à partir de 10 ans tes préados vont aimer (mais avant ils risquent d'avoir la trouille, alors gaffe).

mercredi 27 octobre 2010

Abel, 1, 2, cha cha cha !


Il est beau, il est grand, il est chevelu, il est dynamique, on en a déjà plein parlé ici, c’est mon homme idéal (non, en vrai je dis ça juste quand je suis un peu énervée, parce que je ne sais même pas s’il sait faire la cuisine, alors bon...). Mais sinon ce qui est sûr c’est qu’il a une jolie voix et qu’il met de l’ambiance dans mon salon. Ma fille connaît tout le disque par cœur, et on joue les prémisses hivernales en chantant à tue-tête “le bonhomme rouge” dans la voiture. Parce que c’est rock à souhait, et que d’abord nous on est prêts prêts prêts pour la neige et le beau sapin blanc.








Cela dit même sans celle-ci, c’est l’éclate, promis ! (pis c’est pas nunuche, et pour tout vous dire, ça remplace opportunément Henri Dès dans le salon, même si le Ptibouchon me rebat les oreilles de “à pan pan à pan pan à bour”).

samedi 23 octobre 2010

Panic O Poulailler et Croque-Carotte

Aujourd'hui deux fois plus de super chouette...

Panic O Poulailler (by O.)

Souvent, les jeux Ravenstruc je les trouve trop plastoc, pas assez graphiques et plutôt moyennement intéressants. Il faut bien avouer que Panic O Poulailler n’est pas ce qu’on peut faire de mieux dans la catégorie des jeux “qui développent le sens social et la jugeotte de vos petits anges”. Mais le succès remporté à la maison est suffisant pour en faire un jeu Super Chouette.

Les p’tites poules, elles doivent monter touuuuuuuuuuuut en haut du gros tas de bottes de foin, un étage à la fois. Et qui y a-t-il, touuuuuuuuuuuuuuut en haut du gros tas de bottes de foin ? La mère poule qui leur balance ses œufs à la figure.

Deux dés, un tas de p’tites poules à chapeaux (fallait bien différencier les trois poules de chaque joueur : une à casquette, une à casque et une à chapeau rond) et un bel œuf tout rond (moyennement engageant pour ce qui est de finir en omelette ou en poussin : aucun scrupule à le balancer par-dessus bord). Le dé vous indique quoi faire (avancer une ou deux poules, ou deux fois la même aussi et/ou balarguer l’œuf en visant les copains (pas si facile)). Les deux grands sont à fond et le petit bondit partout dès que l’œuf est lancé.
Un jeu vite installé (nan mais ça compte aussi, parce que ceux qui te prennent une heure à mettre en place avant de commencer à jouer, des fois ça chauffe un peu), simple à comprendre (Lalou à 3 ans et demi a pigé tout de suite), rapide (genre pour remplacer l’histoire du soir certaines fois, c’est un bon plan) et qui met l’ambiance.



Croque Carotte (by Lili)

Je ne sais pas si je suis devenue une vraie snob des jeux de société à force de bloguer par ici, mais c'est vrai que moi aussi j'ai du mal avec les trucs en plastique. Chez Ravensburger ils ne font particulièrement pas d'effort sur le design: la plupart de leur jeux sont moches et re-moches. (Est ce une stratégie marketing comme la lessive pas chère ?)


Bref Croque-Carotte c'est moche, c'est en plastoc et mes enfants adorent ce jeu. Il est pourtant à peine plus passionnant qu'une course de petits chevaux - sauf que les canassons ici ont de grandes oreilles et des petites pattes et qu'ils se déplacent au cri de "gngngngngngngn". La carotte qui tourne apporte quand même un peu de piment car le parcours des petits lapins est parsemé de trous et à chaque fois qu'on actionne la carotte un trou se bouche et un autre apparait menaçant d'engloutir votre lapinou. Et c'est encore mieux si c'est celui du copain qui tombe dans les oubliettes.

C'est un peu le même style de jeu que le jeu du loup : simple, rapide, pas de stratégie. L'intérêt principal pour un tout-petits (1ère année de maternelle) c'est surtout d'arriver à rester concentré sur le jeu du début à la fin, d'apprendre à respecter les règles de base. Un certain petit garçon de ma connaissance a eu ce jeu pour ses trois ans. Je ne désespère pas qu'un jour, à force de pratique, il sache jouer à son tour au lieu de s'emparer du dé quand ça lui chante (comprenez tout le temps). Parfois, je caresse même le secret espoir qu'avant ses 18 ans il soit capable de perdre avec dignité,  sans hurler "NOOOOOOOOOOOOON" en jetant son lapin à la tête de sa soeur.



mardi 19 octobre 2010

Allez Raconte!

Tous les soirs, au moment d'aller se coucher, le papa de Pierre et Jeanne s'asseoit au bord de leur lit et leur raconte une histoire. Jeanne, bien sûr, voudrait une histoire avec des princesses en robe de bal, tandis que Pierre ne rêve que d'horribles monstres. Le papa commence donc l'histoire qu'il invente au fur et à mesure. Comme promis il y aura une princesse, sauf qu'elle a tendance à puer des pieds ou bien qu'elle est très méchante. Comme promis il y aura un monstre mais il est si gentil et si doux qu'il est la honte de son royaume. Toutes les histoires de ce papa farfelu sont plus drôles les unes que les autres. Elles commencent souvent avec les héros classiques des enfants - princesses, pirates, dinosaures - mais elles prennent toujours des directions vraiment inattendues et ont tendance à malmener les codes standard des contes de fées. Ce papa a une imagination débordante, il raconte des histoires à dormir debout et on en redemande!

A l'origine c'est une BD de José Parrondo et du génial Trondheim (love, love, love) mais je n'ai jamais eu l'occase de mettre la main dessus. Chez nous, on a découvert "Allez raconte!" en version dessin animé sur la chaîne de télé Piwi - avec la voix de Dany Boon pour le papa. Chaque épisode dure environ 5 minutes et croyez-moi quand j'entends sa musique si caractéristique je cours m'asseoir devant la téloche avec mes mômes. Ces épisodes sont réunis sous forme de DVD (saison 1&2)  et j'espère que le papa Noël en aura quelques-uns dans sa hotte. Et puis si je vous en parle aujourd'hui c'est parce le long métrage sort la semaine prochaine.

Ma fille de 5 ans est encore un peu petite pour apprécier toutes les subtilités de ce dessin animé, même si les princesses qui puent la font bien marrer. Je pense que ça s'adresse plus à des enfants de primaires et puis surtout parents ne vous en privez pas : c'est un vrai bonheur de regarder ça avec ses enfants.

vendredi 15 octobre 2010

Rapid Croco

32 cartes pour 32 crocodiles tous différents : bleu ou vert, gros ou maigre, fille ou garçon, avec ou sans chapeau, avec ou sans lunettes. Un cambriolage a été commis et il faut retrouver le coupable parmi les crocos. On sort alors les 10 cartes de "critères" qui vont désigner le croco fautif. Par exemple, une grosse fille verte à chapeau et sans lunettes. Les 32 crocos sont étalés devant nous. Il faut trouver la bonne carte le plus vite possible. Le joueur qui trouve la carte en premier, la prend et la met devant lui et on recommence. Si la carte avait déjà été gagnée lors d'un tour précédent vous avez le droit de la piquer à votre adversaire (toujours plus satisfaisant!). Le premier qui a trois cartes a gagné.

Un enfant de 4-5 ans peut parfaitement y jouer seul : il retourne lui-même les cartes de critères et trouve le bon croco. C'est pas mal pour s'entraîner et acquérir un peu de rapidité (et laisser maman tranquille 5 minutes pendant qu'elle tchate avec sa copine sur msn qu'elle épluche les légumes bio pour la soupe de ce soir). Pour les plus grands, on y joue à plusieurs et ça devient une course : le plus rapide à dégoter le bon croco a gagné. Et puis il y a d'autres règles pour épicer un peu le tout. Elles rendent le jeu tout à fait marrant et intéressant même pour des ados ou des adultes.

Pour le plaisir des yeux, les crocos ont des trognes vraiment rigolotes. J'aime particulièrement, le nez long et aplati au bout, style nez de cochon. Et leurs noms sont carrément à mourir de rire. Toutes ces cartes se rangent dans une boite solide et pratique qui ne part pas en morceaux au bout de 3 utilisations. Ah! je te vois venir gentil lecteur, tu te dis, elle nous blogue encore un jeu Djeco. Ben t'as tout faux, celui-ci est édité par Interlude! Et toc!


cartes de critères : on cherche une grosse fille crocodile verte avec lunettes et sans chapeau

quelques crocos rigolos

lundi 11 octobre 2010

Le monde de Nemo

Bon, je pourrais faire simple en vous disant que tous les films de chez Pixar sont des chefs d'œuvre qui méritent leur place dans une DVDthèque familiale hein. Mais celui là peut-être encore plus que les autres.

Le monde de Némo nous conte comment Marin, un papa poisson hyper protecteur, s'en va traverser l'océan à la recherche de son fils Némo, enlevé par un plongeur et condamné à finir ses jours dans l'aquarium d'une gamine psychopathe (et néanmoins hilarante). Parce que c'est un Pixar et que ces gars là sont des génies, ça nous donne une histoire trépidante, drôle, émouvante, avec des personnages hauts en couleur et des images superbes (ouah, l'océan c'est bô !). Quand j'ai vu le film pour la première fois, Porcinette n'étais pas encore là mais je me suis régalée. Y'a pas d'age pour voir un Pixar je vous dis.

7 ans plus tard, j'achète le DVD histoire de le faire découvrir à la puce. Bien entendu celle-ci est complètement captivée par le film pendant que vaque à mes activités. Puis au détour d'une réplique, Paf ! Voilà que j'ai une révélation.

Contrairement à ce que le titre laisse penser, le personnage principal de ce film c'est pas Némo, mais bien Marin, le papa poule qui va devoir dépasser ses peurs pour aller récupérer son fiston (d'ailleurs c'est lui que vous voyez sur la jaquette du DVD). Le monde de Némo c'est avant tout une formidable réflexion sur la parentalité et sur la nécessité de lâcher prise et de laisser nos enfants nous échapper petit à petit, même si parfois on est mort de trouille à l'idée qu'il puisse leur arriver quelque chose. Et me voilà effondrée sur le canapé, à mater la fin du film en reniflant sous le regard incrédule de Porcinette...

Le monde de Némo, si tu ne le regarde pas pour ton nain (dès trois ans), regarde le pour toi.

PS : ah tiens et puis tant qu'on y est la réplique qui m'a fait gamberger toute la nuit,

Marin : Non, j’ai pas réussi a tenir mes promesses, j’avais juré qu’il ne lui arriverais jamais rien.
Dory (c'est sa coupine, le poisson bleu sur la jaquette) : Ha oui ? Dis donc tu fais des drôles de promesses.
Matin : Pourquoi ?
Dory : Bha si tu fais en sorte qu’il ne lui arrive jamais rien, il risque de ne jamais rien lui arriver... Il va s’ennuyer le petit Harpo.
(vouais Dory elle a des petits soucis de mémoire, mais à  part ça elle déchire hein !)

jeudi 7 octobre 2010

Miss Charity

Il y a des livres avec lesquels on passe vraiment un bon moment et puis il y a ceux dont les personnages restent avec vous même une fois que vous avez refermé le livre. J'ai adoré Miss Charity - le livre et le personnage - et je suis même un peu triste de l'avoir fini. Je serais bien restée avec elle pour quelques heures de plus.

Charity Tiddler vit à Londres à la fin du 19ème siècle. Quand on la rencontre elle a à peine 5 ans : petite fille bien solitaire et surtout un peu étrange. Plus elle grandira plus elle aura du mal à se couler dans le moule de la bonne société victorienne. Sa vie de famille est affreusement triste et ennuyeuse et elle va se passionner pour les animaux qu'elle recueille : hérissons, souris, escargots ou crapauds seront ses amis et compagnons. Elle sauve aussi quelques lapins et quelques canards de la casserole et elle finit par transformer sa nursery en petite ménagerie. Ce qu'elle aime par dessus tout c'est étudier la nature et la dessiner. Elle finira même pas gagner sa vie grâce à ses talents de dessinatrice, au grand désespoir de ses parents qui estiment qu'une jeune fille de bonne famille ne doit surtout rien faire de ses journées.

Charity aurait tout pour être énervante : elle est gentille, douce, modeste. Les gens sans défauts sont souvent très fades. Mais elle est si lucide sur elle-même et elle porte un regard si drôle sur la société à la mentalité étriquée qui l'entoure qu'on peut difficilement lui résister.

Le personnage de Charity est bien sûr inspiré de la célèbre Beatrix Potter. Et même si elle est moins sexy qu'un dangereux vampire ou qu'un sorcier surdoué, je crois qu'elle peut quand même plaire à toutes les ados qui un cœur de midinette car Charity Tiddler est tout sauf nunuche. Ce livre est bourré d'humour. Vous y trouverez des personnages attachants, des vilaines mégères qui seront bien punies, des histoires d'amour qui finissent bien. Son seul GROS défaut (et pour cause) c'est qu'il fait  563 pages pour un peu plus d'un kilo! On y réfléchit à deux fois avant de le trimballer partout. Par contre il est plein d'illustrations, les dialogues sont sous forme de pièce de théâtre donc il est très aéré et se lit très très vite.

dimanche 3 octobre 2010

Gruffalo

C'est l'histoire d'une petite souris qui décide d'aller faire une ballade en forêt. Ce qui n'est pas franchement une riche idée vu comment la forêt c'est plein d'animaux plutôt mal intentionnés et passablement sourisvore (serpent, chouette ou renard). Heureusement pour elle, notre souris est une grosse maline qui n'hésite pas à s'inventer un pote monstrueux pour faire fuir les fâcheux. Oui mais voilà notre héroïne bien embêtée quand le terrible Gruffalo finit par montrer montrer le bout de son nez, comment faire pour lui échapper ?

Le Gruffalo fête à peine ses dix ans (la première édition date de 1999), et pourtant ce livre est déjà un classique chez nos voisins brittons et c'est bien normal. De belles illustrations, un langue poétique (dans la version anglaise ce sont des couplets rimés) et une histoire futée, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce livre un chouchou des petits. L'histoire a d'ailleurs une suite tout aussi chouette, Petit Gruffalo (i.e, le retour de la vengeance du fils du Gruffalo), que je recommande également.

Et si ça ne vous suffit pas il y a aussi un beau site web sur lequel on trouve des chouettes jeux zé coloriages (par contre faut pas cliquer sur "shop" sinon z'allez avoir bobo au porte-monnaie...).

Gruffalo, de Julia Donaldson et Axel Scheffler, une histoire pour les petits monstres à partir de 3 ans.