dimanche 26 avril 2015

Achille et la rivière


Chez Achille, il y a des animaux qui font du bruit, un fratrie très élargie, des parents extravertis et des invités toute la nuit.

Chez Achille, disons le franchement, c'est un bourdel sans nom et on comprend aisément qu'il ait la tête comme un ballon.

Alors parfois notre pauvre Achille va se reposer au bord de la rivière, là où tout n'est que calme et sérénité. Si seulement ça pouvait être comme ça aussi à la maison !

Vraiment Achille ? Tu es bien sur de toi ?

Achille et la rivière est une ode joyeuse au foutoir des grandes familles, parce que quand même, le désordre c'est la vie, admirablement servie par les illustrations lumineuses d'Ilya Green. Au fil des pages on entendrait presque la trompette résonner dans la bruyante maison d'Achille et l'eau clapoter dans la rivière. C'est aussi un conte qui vient nous rappeler la chaleur du foyer familial, dont il peut être bon de s'éloigner parfois, mais au sein duquel on est heureux de revenir. Achille et la rivière, c'est tout simplement une petite merveille de délicatesse.

Achille et la rivière, par Olivier Adam et Ilya Green, un album à lire en famille dès 5 ans.

dimanche 19 avril 2015

Les Trois Brigands, le film

 On ne présente plus les Trois Brigands, de Tomi Ungerer, classique de la littérature enfantine qui nous conte comment une petite orpheline parvint à transformer trois impitoyables brigands en bienfaiteurs de tous les orphelins de la région. Comme je ne suis pas particulièrement fan de cet album (un bon classique, certes, mais pas un coup de coeur en ce qui me concerne), je n'attendais donc pas grand chose de son adaptation animée, regardée faute de mieux en stock à la maison un dimanche de pluie.

Et ben ce fut une sacrée bonne surprise.

L'adaptation est remarquablement soignée, avec des personnages à la psychologie étoffée : les brigands ont désormais chacun leur caractère, alors qu'on ne peut guère les distinguer que par leur arme dans l'album d'origine, et la petite Tiffany est bien sur beaucoup plus présente puisque qu'une grande partie du film tourne autour de la façon dont elle va apprivoiser nos trois bougons. La transformation des brigands en papas poules est d'ailleurs particulièrement irrésistible. Le partie du scénario autour des orphelins a aussi été bien retravaillée. Globalement le film parvient à créer des ambiances assez angoissantes (dans la forêt bien sombre, à l'orphelinat) mais qui sont très vite égayées par de jolis traits d'humour tournant les méchants en ridicule. Résultats les petits frissonnent juste ce qu'il faut sans être terrorisés pour autant.

Cerise sur le gâteau, les chansons du films sont particulièrement chouette et c'est Tomi Ungerer himself qui fait la voix du narrateur, bien grave et avec sa pointe d'accent alsacien, on tombe sous le charme dès les premières minutes du générique.

Les Trois Brigands, un chouette film pour compléter l'album original à déguster dès cinq ans.


Allez Tiffany !
On fait un beau sourire aux tontons brigands !

dimanche 12 avril 2015

Abris

Je suis fan des illustrations d'Emmanuelle Houdart depuis que j'ai découvert l'éblouissant Les Heureux Parents. Dans Abris, son talent est à nouveau merveilleusement exploité pour un un superbe album cocon, chaud et doux, à lire avec sa smala, blottis les uns contre les autres sur le canapé, au coin du feu, sous la couette, ou n'importe quel autre endroit où l'on se sent bien. 

L'album comprend très peu de texte, mais chaque image est une bulle de réconfort où l'on s'immerge avec délice. J'ai rarement rencontré un livre jeunesse faisant aussi chaud au coeur que celui-ci.

Abris, d'Emmanuelle Houdart, un album pour plonger dedans dès 5 ans.


dimanche 5 avril 2015

Debout sur l'eau

C'est l'histoire d'un ours, et son rêve à l'ours c'est de voguer sur l'eau. Donc ni une ni deux, voilà l'ours qui embarque sur le canoë d'un indien du coin.

Comme on dit par chez nous, FBI (Fausse Bonne Idée), le canoë est en miettes et l'indien moyennement content de voir son instrument de travail pulvérisé de la sorte. Mais comme l'indien n'est pas du genre rancunier, il accepte néanmoins d'aider notre ours à se construire un canoë à sa taille.

Tout d'abord, il faut couper un gros arbre. Pas de problème, l'ours est balèse.

Ensuite il faut amener le tronc jusqu'à la rivière. Pas de problème, l'ours est un gros balèse.

Après il faut creuser le tronc pour faire le canoë. Pas de problème, l'ours est un super gros balèse.

Enfin il faut mettre le canoë délicatement à l'eau. Pas de problème... euh non là il va peut-être falloir réfléchir un peu plus...

Debout sur l'eau est un joli conte sur la coopération entre deux tempéraments opposés et sur comment il faut parfois savoir oublier la force brute. Le texte est très bien servi par de belles illustrations à l'encre de Chine qui arrivent parfaitement à transcrire et la force et la délicatesse. Avec en plus une jolie touche d'humour comme cerise sur le gâteau, que demander de plus ? Et bien en bonus, l'album est édité par le Chineur, une toute jeune maison d'édition qui prend grand soin de ses ouvrages en les faisant imprimer en Belgique dans une démarche éco-responsable. Ce qui nous fait au final de beaux livres tant sur le fond que la forme et c'est bien appréciable je trouve.

Debout sur l'eau, de Hyacinte Reisch, un conte épatant à savourer dès 5 ans.