08 décembre 2024

Bretzel Break

L'héroïne de ce roman a beau s'appeler Victoire, la petite voix dans sa tête qui commente sans-cesse son apparence (répugnante), son caractère (relou) ou l'intérêt que le monde extérieur lui porte (inexistant) n'est que Défaite. Alors dans ces conditions, on imagine bien qu'en cette rentrée de première, les relations de Victoire avec ses parents et ses copines du lycée ne sont pas au beau fixe. Et comme on est en Alsace (on notera au passage le fort ancrage régional qui donne un petit truc en plus au récit), voilà que ses darons l'envoient faire les vendanges de bon matin avant les cours, faute de quoi notre adoe pourra adieu à son smartphone et aux réseaux sociaux. Cette expérience inédite de plein air va être l'occasion pour la jeune fille de grandir et de faire des rencontres qui changeront sa vie.

J'appréciais déjà beaucoup la plume de Maëlle Desard, et son humour décapant, dans ses romans de fantasy qui mettent en en scène des héroïnes au caractère bien trempé. J'ai énormément aimé ce roman contemporain et sa galerie d'adolescent·e·s en souffrance. Si Victoire peut sembler initialement un peu pénible et centrée sur elle même (une adoe standard quoi), on est très vite touché par son mal être profond (ainsi que celui de ses camarades, pour d'autres raisons). Et l'humour qu'elle manie avec virtuosité s'avère être autant un bouclier pour la protéger des autres, qu'une arme qu'elle retourne contre elle même. Le roman de nous parle de réconciliation, avec les parents, les autres ado·e·s, et surtout avec soi même. Et on est heureux de voir l'héroïne réapprendre peu à peu à s'apprécier et à s'ouvrir au monde mais sans s'oublier pour autant.

Bretzel Break, de Maëlle Desard, un roman pour devenir plus grand du dedans, à partir de 14 ans

(attention tout de même, en plus de la dysmorphophobie de l'héroïne, le récit aborde aussi les questions du deuil et de l'alcoolisme).

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