mercredi 31 mars 2010

Yumi

La première fois que je suis tombée sur ce bouquin dans une librairie j'ai connu un gros conflit intérieur, genre :

Raah, mais y'en a marre des livres girly tout roses, en plus c'est une série, non mais c'est quoi ce coup éditorial qui pue !!!

vs
Rouuh, des kokeshis c'est super kawai, je veux, je veux, je veux !!!!!

Finalement mon indécrottable radinerie a tranché et je suis repartie les mains vides. J'ai bien fait puisqu'un mois plus tard une copine l'offrait à Porcinette pour Noël. Depuis Yumi trône en tête du Top Dodo des albums qu'on lui lit avant de dormir et c'est assez compréhensible. Nonobstant un scénario et des dialogues dignes d'un film de Luc Besson (Yumi la kokeshi et sa copine vont à une fête costumée et... ben c'est tout), il faut bien reconnaître que le livre est une grande réussite visuelle. Le travail sur les dessins et les motifs est très chouette et la mise en scène avec des pages à déplier ou découpées est vraiment inventive. Si l'on ajoute à ça un beau papier bien brillant et une couverture cousue que l'on a tout de suite envie de toucher, rien à dire, c'est un bel objet...

Donc en fin de compte, même si dans le genre japonisant on est loin de la richesse et de la poésie de la Famille Souris, ben je l'aime bien Yumi. C'est un peu la fraise tagada de la littérature jeunesse, un truc rose, sucré et un peu artificiel, mais qui se consomme avec plaisir.

Yumi, d'Annelore Parot, un album à offrir aux petites filles à partir de 3-4 ans (j'ai beau être féministe, je suis pas non plus complètement neuneu, si vous offrez ce livre à un garçon il y a toutes les chances qu'il vous tire la tronche)


le grain de sel d'angel:

Ma fille a aussi de la même talentueuse illustratrice Kimonos, qui fonctionne un peu de la même façon: intrigue absente, mais très jolie visite de l'univers des kimonos et costumes japonais, avec une petite incursion dans l'univers de l'école et du bain. Des pages à déplier, des volets à soulever, des tours de passe-passe, tout pour émerveiller à partir de 4 ans, environ. Et mon fils aime bien aussi, mais bon il adore tout ce qui est kawaii, je ne sais pas s'il représente bien la plupart des petits gars de 6 ans...



Et elle a aussi Ma fabrique de mode, qui est une merveille absolue, un ptit bouquin façon livre de poche, avec plein plein d'astuce et de pas-à-pas pour dessiner les jolies kokeshis d'Annelore, et créer les siennes propres, tout est détaillé, les kimonos, les obis, les coiffures, les accessoires, et en bonus, d'adorables petits stickers à coller où bon vous semble, et ce à partir de 8/9 ans. Des heures de dessin en perspective, ma fille ne s'en est toujours pas lassée...

dimanche 28 mars 2010

Chocobelou - Abel

Aujourd'hui un super chouette billet écrit et envoyé par Mélanie, merciiiii Mélanie!



Vous avez acquis le môgnifique objet chroniqué précédemment sur Super Chouette ici ? Et vous vous demandez quoi mettre dedans ? Ne cherchez plus, je vous propose un CD quasiment exhaustif : le disque Chocobelou d’Abel.

Ce disque accomplit l’authentique exploit de plaire aux enfants sans lasser les parents. Le principe est simple : en quelques chansons, Abel propose un tour du monde de la musique, chaque chanson, radicalement différente des autres, proposant une interprétation pour enfants certes, mais pas gnangnan, d’un style de musique donné. Ainsi « Mamie » nous emmène à la Nouvelle Orléans sur des rythmes très jazzy, « Le commandeur » sonne comme du Noir Désir, « Raoul » est un bon gros rock qui tache,« Le gnawa » nous transporte en Afrique et, comme le titre l’indique, « Dodo bossa nova » est une bossa nova (OK, vous l’auriez deviné tout seuls, ouhaou, ce blog a un lectorat de très haut niveau). Côté musique, donc, c’est du solide, car Abel est un excellent musicien.

Les textes, eux, ne prennent pas les enfants pour des imbéciles, sont même souvent drôles, et Abel s’offre même un petit clin d’œil bédé en mettant en musique « Petite Prune », une berceuse empruntée au « Retour à la Terre » de Ferry et Larcenet. Ici, nos deux petits gars (5 ans et 3 ans) sont fans de « L’étiquette » et de son retournement de situation final : il faut dire que le « pitch », qui consiste à proposer de couper toutes les étiquettes des vêtements pour s’apercevoir à la fin qu’on n’arrive plus à les mettre dans le bon sens et qu’il faut donc remettre des étiquettes, ne peut que parler à des enfants qui se battent matin et soir avec vêtements et pyjamas, et se retrouvent régulièrement avec des T-shirts le devant derrière ou des pulls à l’envers. Ils aiment aussi beaucoup « Petite Tortue », chanson très rythmée dans laquelle Abel se demande bien comment la carapace de la tortue éponyme est agencée à l’intérieur.

Bref, un CD plein de bonne humeur, à écouter très fort dans la voiture sur la route des vacances, ou, plus quotidiennement, à déguster dans son lecteur de CD à la maison – et le tout en famille, s’il vous plaît.

Une amie me souffle qu’en spectacle Abel est très chouette aussi, mais là comme je n’ai pas testé moi-même je ne peux pas en dire plus.

jeudi 25 mars 2010

Mercredi, c'est raviolis !

Alors aujourd'hui je vous présente le premier livre triple effet, idéal pour occuper les longues journées pluvieuses où c'est qu'on est coincé à la maison avec les nains et qu'il faut leur trouver un truc à faire, vite, vite, vite, sous peine de pétage de plomb imminent...

- L'effet lecture : Oui bon, vous me direz pour un bouquin c'est quand même un peu le minimum syndical. Mercredi, c'est raviolis ! est donc un joli album qui nous raconte la fabrication de gyozas (des raviolis japonais) par une frère et une soeur. Et que je mélange les ingrédients, et que j'étale la pâte, que je mets la farce, que je fais cuire et que je déguste, miam... on termine la lecture avec l'eau à la bouche, ça tombe bien à la fin de l'album il y a justement la recette des gyozas, On peut alors passer à...

- L'effet cuisine : N'écoutant que mon courage je me suis donc attelée à la préparation de ces raviolis avec Porcinette et on a passé un chouette moment. Elle a adoré jouer avec la pâte des raviolis (oh regarde maman j'ai fait un serpent !) et de mon côté j'ai pas trop galèré pour préparer la pâte et la farce (je rappelle que j'ai bac-8 en cuisine, donc les recettes compliquées c'est pas trop ma tasse de thé). Après une cuisson rapide on conclut enfin avec...

- L'effet goinfros : Les gyozas c'est bon !!!! Et fait maison c'est encore meilleur. C'était d'autant plus réjouissant de voir Porcinette se jeter sur ses raviolis et les noyer dans la sauce soja que quand on va au resto japonais elle refuse systématiquement de goûter les gyozas que je lui propose. Mais bon quand on les fait soi-même c'est pas pareil bien sur...

Mercredi, c'est raviolis !, de Makoto Tachibana et Setsuko Hasegawa, un album pour les gourmands à partir de 3 ans.

Cadeau bonux, mon truc en plus : Dans le bouquin on vous propose de faire cuire les gyozas dans l'eau bouillante ou de les griller à la poële. En fait la bonne réponse est Les deux mon capitaine ! Soit précuisson 5 minutes dans l'eau bouillante, puis grillage dans la poële avec un peu d'huile comme ça ils sont goûtus ET pas trop secs, un vrai régal.

lundi 22 mars 2010

Je veux qu'on m'aime

C'est l'histoire d'un corbeau. Il s'ennuie, il est triste, il n'a pas de copain, c'est la déprime. Un jour sur son fil il voit trois autres oiseaux, une ptite mésange, une ptite perruche, et un ptit pinson. Tout guillerets, qui n'arrêtent pas de parler gaiement, tout ça, ouh, ça lui fait bien envie au corbeau solitaire. Il va pour leur parler, mais voilà, il est immense, il est tout noir, il a un super grand bec, et donc il leur fiche la trouille de leur vie. C'est la super déprime, pour le coup, jusqu'au moment où le corbeau a une idée...

Cet album de Léo Timmers, pour les 2 ans 1/2 et plus, est super sympa, les illustrations sont très soignées et colorées, le texte est parfait d'intelligence sur le fait de se sentir différent, et surtout l'idée du corbeau pour se faire accepter des trois autres zoizos est complètement débile, et le résultat totalement hilarant...

Un super succès ici, mon fils me demande de lui lire "le livhe du cohbeau maman!!" environ 53058573 fois par jour. Ce que je fais avec plaisir, parce que vraiment, ce corbeau, il est trop naze, et j'adore.


non mais t'as vu les tronches? mouhahahahaha!

samedi 20 mars 2010

Les colons de Catane en jeu de cartes pour deux joueurs

On avait bien aimé, mon Amoureux et moi, jouer aux Côlons de Catane avec les copains.
On s'était fait laminer, quelque chose de gentil, mais on avait plutôt bien rigolé, et oué : on en gardait un bon souvenir.


Alors quand j'ai vu le "jeu de cartes pour deux joueurs", je me suis dit qu'on allait essayer, et j'ai pas regretté.


On a toujours les colonies, et les routes, et les villes.
On a toujours les matières premières (dans la limite de 3 éléments par matière : 3 briques d'argile maxi, 3 paquets de lain de mouton, tec.), et on a un groooooooos tas d'action connexes qui rendent le jeu bien sympatoche, ma foi.


À partir de 10 ans quand-même à mon avis (mais comment je pourrais vous dire ça : mes gnômes à moi ne dépassent pas les 6 ans), et pour d'agréables soirées d'amoureux (ouah ! ça fait longtemps d'ailleurs la dernière "agréable soirée d'amoureux, je m'en va le récupérer à la ludo, celui-là)...

vendredi 19 mars 2010

La saucisse de Cornichou

Mon enfant est psychorigide.

Si vous êtes parent d'un 2-3 ans (ou plus) et que cette pensée ne vous a jamais traversé l'esprit, je suis au regret de vous dire que votre progéniture a du être enlevée par des aliens et remplacée par un clone un jour que vous aviez le dos tourné parce que c'est tout simplement PAS POSSIBLE.

Pour tous les autres parents, ceux qui ont connu un quotidien ponctué de rituels immuables et incontournables sous peine d'un psychodrame instantané dont la violence n'a rien à envier à un film de Tarantino, je recommande la lecture de la saucisse de Cornichou. Un album rigolo et coloré qui nous conte ce qu'il advint le jour où la maman de Cornichou eut le malheur de couper sa saucisse AVANT de lui demander l'autorisation (FATAL ERROR ! ABORT ! ABORT !)

Et pour ceux de nos lecteurs qui ne sont pas encore parents mais qui comptent le devenir, je vous conseille aussi ce livre. Mais avant de vous marrer en lisant la conclusion, dites vous bien que ÇA POURRAIT VOUS ARRIVER UN JOUR !!!

La saucisse de Cornichou de Benoît Charlat, à partir de 18 mois, un album rigolu et qui sent le vécu.

mardi 16 mars 2010

Les chroniques de Spiderwick

Les Chroniques de Spiderwick sont à l'origine une série de 5 romans jeunesse de Tony DiTerlizzi et Holly Black, que je n'ai pas lu et ma fille non plus. Si par contre vous, oui, n'hésitez pas à laisser votre appréciation en commentaire!
Ici on va parle du film, hyper apprécié par ma fille qui l'a vu un grand nombre de fois.

C'est l'histoire d'une maman qui se sépare de son mari, et va vivre avec ses trois enfants - deux jumeaux d'une dizaine d'années, et une fille ado - dans une vieille barraque au milieu des bois. C'était la maison de sa tante, qui , devenue folle, s'est vue placer en institution.
Dès leur arrivée, Jared, l'un des jumeaux, le plus turbulent et colérique, se trouve confronté à des phénomènes étranges, et comme il est plutôt (très très très ) curieux, il décide d'en savoir plus. C'est rejoint ensuite par son frère puis sa soeur, qu'il va basculer dans un univers invisible aux yeux du commun des mortels, celui des fées, trolls, gobelins et autres ogres peu sympathiques, suivant ainsi la trace de son grand-oncle dont il a découvert le Guide caché dans la maison...

Les Chroniques de Spiderwick est un excellent film qui fait un peu peur mais pas trop, plein d'humour, de féérie, de personnages truculents et hauts en couleurs, avec un rythme soutenu, un bon suspens, et destiné à toute la famille dès 8/9 ans.

samedi 13 mars 2010

Gros pipi

Ah les 2-3 ans, l'age de la rentrée à la maternelle et de l'acquisition de la propreté. Toutes ces heures passées à vider le pot, changer les draps, laver des culottes sales, éponger les flaques de pipi, lessiver les murs... Que de grands moment de communion parent-enfant en perspective !!!

Heureusement que pour se consoler il reste de chouettes albums jeunesse à partager avec nos moutards sur le sujet. C'est ainsi que j'ai découvert l'adorable Gros pipi chez mon libraire. Ce joli petit livre nous compte l'histoire de Léon, un bébé pingouin tout craquant qui chaque nuit réveille son papa ou sa maman pour qu'ils l'emmènent aux toilettes. Mais voilà, un beau jour papa et maman pingouin commencent à être un peu claqués et aimeraient bien que ça cesse...

Difficile de résister à cet album aux dessins tendres (et néanmoins réalistes, y'a qu'à voir les cernes des parents pingouins au réveil) et à la chute hilarante. Voilà donc un gros gros coup de cœur que je risque bien d'offrir à tous les jeunes parents de mon entourage.

Gros pipi d'Emile Jadoul, un amour d'album à lire dès deux ans.

mercredi 10 mars 2010

64 rue du zoo

64 rue du zoo est une série animée française plutôt super sympa... Chez nous ça fait bientôt 10 ans que les trois enfants apprécient l'histoire de Lucie, petite blonde en pyjama, qui a l'immense chance d'habiter juste à côté d'un zoo, et qui tous les soirs ouvre la fenêtre de sa chambre pour se laisser glisser le long du cou de Georgina la Girafe afin d'aller rejoindre tous les animaux du zoo, qui se font un plaisir de lui raconter chaque soir une histoire sur leur vie quand ils étaient encore dans la jungle....

On adore particulièrement dans ce dessin animé:

- les histoires pleines d'humour, pas gnognottes, sympas et bien fichues, qui peuvent aussi plaire aux adultes qui regardent,

- les couleurs vives et gaies, qui donne un côté pêchu pas dégueu,

- les prénoms des animaux, Hubert le phacophère, le lion Romuald, Molly l'hippopotame, Doris la cane, Joey le kangourou, Kévin le crocodile et j'en passe,

- et surtout les VOIX des animaux, absolument géniales, chaque animal a son propre caractère, et c'est franchement hilarant d'entendre la gazelle parler avec une voix de greluche, on en redemande.

Un très bon divertissement familial, 52 épisodes répartis sur 4 DVDs, à partir de 3 ans, pour rigoler et suivre les palpitantes aventures des animaux du zoo en compagnie de la jolie Lucie.

dimanche 7 mars 2010

Vincent Malone

La grande question quand on est jeune parent c'est que faire écouter à mes mômes ? Non parce que les bouquins, même pas terribles, c'est pas très long à lire et puis au bout d'un moment le loupiot pourra les feuilleter dans son coin. Alors que la musique c'est une autre histoire. Jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour mettre des écouteurs, toute la famille va profiter des ses chansons préférées, encore, et encore, et encore...

C'est ainsi que quand on nous a offert un CD de comptines et chansons traditionnelles peu avant la naissance de Porcinette j'ai eu une sacrée trouille. La perspective d'écouter ad nauseam ces ritournelles entêtantes aux paroles ineptes (non mais sérieux, vous avez déjà bien écouté Ne pleure pas Jeannette ? Et puis d'abord ça veut dire quoi pendouiller ? C'est comme pendre mais en plus kawaï c'est ça ?) n'avait rien de bien réjouissant.

Heureusement pour mes oreilles délicates et ma santé mentale, des copains nous ont alors fait découvrir Vincent Malone, aka Le Roi des Papas, le chanteur pour enfants qui fait aussi marrer les grands. Soit des chansons bien écrites et bien arrangées, jamais niaises et souvent très drôles. Les premières années Porcinette n'étant pas très branchée musique, on mettait ses disques pour se faire plaisir à nous. Maintenant qu'elle commence à réclamer des CD c'est vraiment chouette de pouvoir chanter avec elle et de se défouler sur l'inoubliable Ours qui pète et qui rote (vi, y'a pas mal de chansons caca-prout et je dois bien avouer que ce sont mes préférées...).

Notons que Vincent Malone écrit aussi de super bouquins pour enfants. Chez nous on est fan de La Grande Petite Cuisine du Roi des Papas, un album instructif qui nous dit tout ce qu'il faut savoir pour bien nourrir ses parents (dixit la quatrième de couverture). En plus de ses chouettes illustrations et de ses textes rigolos, le livre contient également un CD avec des chansons et des Très Bêtes Histoires autour des fruits et légumes. C'est pour écouter cet album que ma fille de trois ans a appris à se servir du lecteur CD (et que j'ouvre le tiroir, que je place le disque et que je referme le tiroir pendant que maman regarde pas), c'est vous dire si elle était motivée...

Donc voilà les parents, désormais vous pourrez retirer vos bouchons d'oreilles quand vos enfants réclameront leur CD favori, alors on dit merci qui ? Merci le Roi des Papas !


jeudi 4 mars 2010

Pénélope

Voilà un petit film bien sympathique et qui n'a pas fait de bruit à sa sortie. Et pourtant. Et pourtant ce film est un petit bonheur, divertissant, intelligent, drôle, et esthétiquement remarquable.

Pénélope c'est l'histoire d'une jeune fille qui se retrouve affublée à la naissance d'un groin en lieu et place de nez, à cause d'une malédiction jetée plus d'une siècle auparavant sur sa (très riche) famille: la première fille à naître aurait un nez de cochon. Il n'y a eu que des garçons pendant des décennies, jusqu'à l'infortunée Pénélope.
Pour épargner les moqueries à sa fille, la mère de Pénélope la garde enfermée à la maison. L'enfant grandit sans aucun contact autre que celui de ses parents et des domestiques. Elle n'en devient pas moins une jeune femme épanouie, cultivée, amoureuse des livres et de musique.

Mais voilà, pour lever la malédiction, il faut qu'elle épouse un noble. Et c'est la ronde des soupirants au sang bleu qui commence, et tous s'enfuient dès lors qu'elle dévoile son visage euh... peu commun.
Jusqu'au jour où...

Pas gnangnan, plein d'humour, Pénélope est un film qui raconte que pour être aimé il faut avant tout s'aimer soi-même, sans se préoccuper du regard des autres. Et, ce n'est pas si fréquent, avec une héroïne volontaire, éprise de liberté et d'indépendance, qui cherche à affirmer ce qu'elle est au lieu de devenir ce qu'on veut qu'elle soit. Un film délicieux à l'esthétique soigné - raaaaaahhhh la merveilleuse chambre de Pénélope, je veux la même - à montrer dès 9 ans.

lundi 1 mars 2010

Porco Rosso

Porco Rosso, c'est un long métrage d'animation japonais qui nous raconte les aventures d'un pilote de l'armée italienne, qui, au sortir de la grande guerre, décide de se transformer en cochon et de se reconvertir en chasseur de primes. A bord de son bel hydravion rouge il fait la chasse aux féroces pirates qui font régner la terreur sur la mer Adriatique.

Moui, dit comme ça c'est un peu n'importe quoi, je dois bien le reconnaître.

Sauf que Porco Rosso, c'est surtout un film du grand Hayao Miyazaki (dont on risque de vous reparler souvent sur ce blog). Sorti sur nos écrans en 1995, soit à une époque où les oeuvres du studio Ghibli étaient encore inconnues du grand public français, ce film est resté dans l'ombre de ses glorieux cousins Totoro et autre Princesse Mononoké et c'est franchement dommage.

Alors bien sur je pourrais vous parler de la beauté de l'animation, du subtil mélange de poésie et d'humour que l'on retrouve dans beaucoup de films de Miyazaki, et même de la touche de mélancolie qui entoure cet antihéros qui a décidé de se retirer de la compagnie des hommes. Mais moi ce qui me fascine VRAIMENT dans ce film (et dans les autres longs métrages de Miyazaki) ce sont ses personnages féminins. Quand on a grandi avec pour héroïnes les princesses Disney et leur indécrottable cucutterie, comment ne pas se prendre une grosse claque en découvrant une héroïne Ghibli ?

Non sérieux, vous voyez un peu la comparaison :

  • Disney 2010, La princesse et la Grenouille, Tiana rêve du prince charmant, mais comme on est des gars trop modernes chez Disney, elle a quand même des ambitions professionnelles, à savoir tenir son propre resto... c'est sur que faire la bouffe c'est trop une activité de ouf pour une femme....
(vi je sais que les héroïnes des films Pixar sont moins gnangnantes, mais Pixar c'est PAS Disney alors venez pas me casser mon argumentaire !)
  • Ghibli 1992, Porco Rosso, Fio a 17 ans, elle est ingénieure et trop balèze en conception et réparation d'hydravions. Elle a du culot, du charisme et tous les pirates de l'Adriatique sont à ses pieds. Eh ben excusez moi, mais ça a quand même plus de goule...

Et encore, là je vous parle pas de Nausicaa, Princesse Mononoké, Chihiro et leurs copines... Y'a pas à tortiller, l'héroïne Ghibli elle dépote, et c'est d'autant plus fascinant que la société japonaise c'est pas franchement le top du top en matière de féminisme.

Une autre force de Porco Rosso c'est que c'est un film à plusieurs niveaux de lecture qui plaira à une tranche d'âge très large. Les plus petits rigoleront devant les pirates qui sont plus ridicules que terrifiants, les plus grands apprécieront le sous-texte historique (on y parle montée du fascisme en Italie, rien que ça). Bref on est face à un film qui sans avoir la dimension épique du célèbre Princesse Mononoké s'avère être bien plus riche et subtil que ce que l'on pourrait imaginer au premier abord.

Porco Rosso, le cochon qui l'est bô, un film qui peut plaire dès trois ans mais qu'il est bien aussi pour les plus grands.