dimanche 27 octobre 2019

Je suis Camille

Nouveau pays, nouvelle ville, nouveau collège, tout juste rentrée de Los Angeles, Camille appréhende sa rentrée en sixième. Il faut dire que sa dernière année d'école s'est plutôt mal passée et qu'elle ne sait pas si les enfants de cette nouvelle classe sauront l'accepter, juste comme elle est. 

Et puis au collège il y a Zoé, qui va devenir sa meilleure copine. Celle avec qui Camille voudrait tout partager, son amour de la musique, les crushs sur les garçons, et aussi son secret ?

À ma connaissance, Je suis Camille est le premier album jeunesse qui aborde de front la question de la transidentité, et il le fait avec énormément de délicatesse, de simplicité et d'intelligence (et aussi de l'émotion, prévoyez d'avoir un mouchoir sous la main à la première lecture). Le personnage de Camille, qui est dans un âge charnière à l'orée de l'adolescence, est particulièrement touchant, et l'album montre que son mal être est avant tout du à sa peur (justifiée) des réactions de son entourage. Si celui-ci (amie ou parents) est prêt à l'accepter juste telle qu'elle est, alors elle pourra s'épanouir comme toutes les jeunes filles de son âge. L'album montre aussi l'importance du comportement des adultes à son égard, que celui-ci soit positif (les parents qui la soutiennent, le proviseur qui fait en sorte qu'elle soit dispensée de piscine), ou déplacé (le prof qui fait une blague moisie sur son prénom épicène).

Le propos est magnifiquement servi par les très belles illustrations de Jean Loup Felicioli (dont les petit·e·s cinéphiles connaissent peut-être le Phantom Boy), qui donne corps à ses deux jeunes héroïnes avec beaucoup de talent.

Je suis Camille, de Jean-Loup Felicioli, l'histoire d'une petite fille trans, tout simplement, à découvrir à partir de 8 ans.

Aucun commentaire: