18 juin 2025

Dépotteriser nos imaginaires

Le premier tome des aventures du petit sorcier à lunettes est sorti en Angleterre il y a bientôt trente ans (1997, et 1998 pour la version française), ce qui signifie qu'aujourd'hui, ses tous premier·e·s lecteurices sont pour beaucoup devenu·e·s parents. 

Alors bien sûr, en tant que parent, on voudrait transmettre à notre progéniture un ouvrage qui nous a profondément marqué quand on était soi-même enfant. Mais quand l'autrice dudit ouvrage est depuis devenue une horrible militante transphobe, et que les gains générés par sa saga servent directement à financer cette transphobie, ben on peut aussi y réfléchir à deux fois (et c'est une personne qui a bien poncé tous ses Harry Potter qui vous dit ça).

La bonne nouvelle, c'est qu'il existe pléthore d'alternatives. 

La littératures jeunesse regorge de formidables sagas qui peuvent vous embarquer dans d'incroyables mondes imaginaires. Car si Harry Potter a su marquer son époque et a indéniablement contribué à populariser le genre, la série n'a en fait rien inventé. Elle a d'illustres ancêtres, et désormais une descendance foisonnante (et sans auteurices haineux·ses), où l'on peut allègrement piocher.

Pour démarrer ce billet on commence avec des ouvrages d'avant 1997, histoire de rappeler que la fantasy jeunesse existait bien avant (principalement dans le monde anglophone, certes).

  • Cinquante ans plus tard, C.S. Lewis commence à publier ses Chroniques de Narnia, et des millions de jeunes lecteurices passeront les portes de son Armoire Magique.
  • En 1986, Diana Wynne Jones publie le Château de Hurle, le premier tome de la trilogie d'Ingary, qui inspirera le Château ambulant de Miyazaki.
  • Enfin en 1995, c'est la publication des Royaumes du Nord, premier tome de la fabuleuse trilogie À la Croisée des Mondes de Philip Pullman. On notera qu'en 2005, Pullman a reçu le Prix Astrid Lindgren, qui est un peu comme le Nobel de la littérature jeunesse, et c'est amplement mérité compte tenu de l'incroyable richesse de son oeuvre littéraire.

Maintenant, si on passe aux oeuvres post-1997, il y a aussi largement de quoi faire.
  • 2001 voit l'arrivée d'Artemis Fowl une technoféérie pleine d'humour.
  • Côté francophone, en 2003 c'est le début de l'incontournable Quête d'Ewilan, du très regretté Pierre Bottero.
Et surtout la dernière décennie a vue l'arrivée de sorcier·e·s plus modernes et en phase avec le monde contemporain. Il semble que désormais l'imaginaire francophone n'a plus rien à envier à son voisin d'ourtre-Manche.
  • Magic Charly, d'Audrey Alwett, nous propose une trilogie pleine de fantaisie et d'humour.
  • L'humour est aussi omniprésent sous la plume de Maëlle Desard, avec sa trilogie Esther Parmentier et son irrésistible sorcière de la loose.
  • Enfin Julia Thévenot propose une inoubliable sorcellerie organique, avec le fabuleux Mille-Pertuis (dont on attend impatiemment la suite)

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